À la suite de l’annonce d’un budget décevant qui fait fi des besoins de l’éducation publique, le Conseil des syndicats des conseils scolaires de l’Ontario (CSCSO) réclame une augmentation immédiate du financement afin de remédier à la crise de pénurie de personnel dans les écoles de la province. Ce budget ne fait rien pour remédier à la grave pénurie de personnel qui sévit dans les écoles de l’Ontario.
Malgré l’annonce d’une hausse de 2,6 milliards de dollars du budget du ministère de l’Éducation, le soutien concret aux conseils scolaires, aux élèves et aux travailleuses et travailleurs de première ligne demeure dangereusement insuffisant. Les projections de financement prévoient une maigre augmentation de 100 000 dollars (0,24 %) en 2026-2027 et de 200 000 dollars (0,49 %) en 2027-2028; toutes deux bien inférieures au taux d’inflation prévu de 2 %.
Alors que 55,8 millions de dollars ont été alloués sur deux ans pour former 2 600 nouveaux enseignant(e)s, aucune mesure n’a été annoncée pour s’attaquer à la grave pénurie de personnel qui touche l’ensemble du personnel scolaire. Le gouvernement Ford a également annoncé 30 milliards de dollars sur 10 ans pour la construction de nouvelles écoles et de places en centres éducatifs à la petite enfance, mais aucun plan ni financement n’a été prévu pour le personnel essentiel à l’encadrement des élèves dans ces nouveaux espaces.
« Le système d’éducation publique de l’Ontario est en crise, et ce sont les élèves ainsi que les travailleuses et travailleurs de l’éducation qui en subissent les conséquences, a déclaré Joe Tigani, président du CSCSO. On fait face à des actes de violence en classe, à l’épuisement du personnel de soutien scolaire, à des bibliothèques qui ferment et à des services de garde débordés. C’est le résultat d’un sous-financement chronique et d’une négligence systémique, et on voit clairement que le gouvernement Ford refuse de prendre la situation au sérieux. »
L’ampleur du désengagement soulève de sérieuses inquiétudes. Selon les recherches du CSCSO, les conseils scolaires ont été privés de 2,3 milliards de dollars pour la seule année 2024-2025 en raison d’un financement qui n’a pas suivi l’inflation ni la croissance des inscriptions depuis 2012-2013, année où les compressions réelles par élève sont devenues une constante du modèle de financement de l’éducation. Depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement Ford, l’éducation publique a connu un manque à gagner cumulatif de 10,66 milliards de dollars, et de 14,44 milliards de dollars depuis 2012-2013.
L’éducation publique en Ontario est au bord de la rupture.
« Les élèves méritent le soutien dont ils ont besoin, les communautés méritent des écoles fortes et bien financées, et le personnel scolaire mérite le respect ainsi que des conditions de travail justes. On luttera pour nos droits tant qu’ils ne seront pas pleinement reconnus », a lancé Joe Tigani.