Lundi, le MIIC a avisé le SCFP 2348 qu’il compte mettre le personnel en lock-out dans deux semaines. Cette décision laisserait les réfugiés manitobains sans services à compter du 27 avril 2021.
Un lock-out se produit lorsqu’un employeur n’est plus disposé à participer aux négociations collectives et choisit plutôt de cesser ses activités et d’empêcher son personnel d’entrer dans ses installations. Dans le cas du MIIC, cela signifie que des familles de réfugiés devront se passer des importants programmes offerts par le Conseil.
« Nous savons que ces familles ont besoin des services fournis par les employés membres du SCFP », raconte Scott Clark, conseiller national du SCFP. « C’est injuste pour la communauté des réfugiés de fermer les portes au beau milieu des négociations pour prouver un point idéologique. »
Soyons clairs : le SCFP 2348 est à la table, prêt à négocier. Les travailleurs n’ont pas procédé à un vote de grève et le SCFP s’est engagé à préserver la viabilité financière du MIIC, ce dernier ayant subi des changements à son financement et une réorganisation subséquente. Ayant accepté ce dont le MIIC a besoin, le SCFP est prêt à revenir à la table et à terminer les négociations.
« Nous voulons négocier, assure Nasra Hassan. Nous voulons la réussite du MIIC. Nous sommes des réfugiés au service de la communauté des réfugiés. Notre travail compte pour nous. Nos clients comptent à nos yeux. »
Le SCFP a des raisons de croire que le conseil d’administration n’était pas pleinement au courant de l’avis de lock-out avant que celui-ci ne soit distribué. Ainsi, l’employeur pourrait avoir agi sans le consentement de son CA, sans mandat de celui-ci.
« Certains membres du conseil d’administration nous ont dit qu’ils ne sont pas contents, précise M. Clark. Nous n’avons pas l’impression qu’ils ont été consultés à propos d’une stratégie qui pourrait voir le MIIC fermer ses portes et tourner le dos à sa clientèle. »
Avant que cette menace ne s’abatte, les négociations entre le SCFP et l’employeur progressaient à bon rythme. Les parties s’étaient déjà entendues sur l’échelle salariale et d’autres questions pécuniaires. Par contre, le MIIC a insisté pour réclamer des concessions qui n’ont aucune incidence sur le budget de l’organisation.
« Ces changements ne touchent pas à l’argent, confirme Scott Clark. Ils sont mesquins et idéologiques. »
Voici quelques-uns des points qui restent à négocier :
- une proposition du SCFP pour prolonger le droit de rappel des employés, compte tenu du climat économique actuel et de la pandémie mondiale;
- une proposition de l’employeur visant à compliquer les voyages des employés dans leur pays d’origine pour leurs vacances, sachant que plusieurs sont eux-mêmes des réfugiés;
- une proposition de l’employeur pour mettre fin au complément d’assurance-emploi pour le congé de maternité;
- une proposition de l’employeur pour diminuer les vacances et mettre fin aux jours de congé pour bien-être;
- une politique de l’employeur visant à éliminer les dispositions destinées à aider les employés à étudier et à améliorer leurs qualifications.
« Le SCFP a une politique nationale de négociation sans concession ni clause à deux vitesses; ces concessions ne sont pas sur la table », a déclaré Lee McLeod, directeur de la région du Manitoba. « Nous soutenons nos membres financièrement dès leur premier jour d’arrêt. Nous ne laisserons pas une menace de lock-out nous atteindre. »