La pandémie causée par la COVID-19 a peut-être pris la place des enjeux liés aux changements climatiques à la une de nos journaux, mais la crise environnementale menace toujours et le Plan pour une économie verte 2030 (PEV 2030) du gouvernement québécois pour y faire face est carrément insuffisant, dénonce le Comité sur l’environnement du SCFP-Québec.
Ce dernier se dit très inquiet par le manque d’ambition du PEV, en commençant par la cible difficilement atteignable et, surtout, non contraignante de réduction de GES.
Cible de GES
Pour respecter ses objectifs de réduction de GES en 2030, le Québec doit baisser ses émissions de 29 mégatonnes. Ce qui a été présenté lundi ne les réduit que de 12,4 mégatonnes. Le plan initial était de 20 millions de tonnes, il est donc impératif de suivre les cibles du plan d’origine. Il faut aussi refuser le projet de gazoduc de GNL Québec, cette entreprise qui veut liquéfier et exporter du gaz fossile en provenance de l’Ouest canadien vers les marchés internationaux en passant par le Saguenay.
Payer pour polluer
Dans le document stratégique du PEV, on apprend que le gouvernement caquiste a identifié 15 millions de tonnes de réduction potentielle, soit plus de 50 % de la cible, sous forme d’achat à la bourse du carbone Québec-Californie. Les réductions d’émissions faites en Californie seraient donc acquises par de grands émetteurs québécois en tant que droits de polluer. De cette façon, le Québec pourrait se créditer de cette dépollution qui a, en réalité, eu lieu en sol américain. En résumé, le gouvernement compte acheter des réductions d’émissions réalisées ailleurs et les attribuer à son propre bilan.
Ironiquement, en 2017, la CAQ critiquait l’idée d’acheter des crédits carbone à l’extérieur du Québec pour atteindre la cible de réduction de GES, dénonçant une « fuite de capitaux ».
Électrification des transports
Le PEV se positionne pour une transition vers l’électrification des transports pour 2035. En effet, la vente de véhicules neufs à essence sera interdite au Québec dès cette année-là. Cependant, la cible devrait être devancée à 2030 pour avoir un réel impact. Même l’industrie automobile se dit prête pour effectuer cette transition, et ce, avant 2035.
En somme, le PEV devrait prévoir une transition juste et verte des emplois pour les travailleurs et travailleuses, mais il manque indéniablement d’audace. Le Québec doit mettre en place un programme efficace d’écofiscalité (bonus/malus) dans le but d’innover par la recherche et de créer des emplois de qualité pour le Québec de demain.