Petit rappel : l’an dernier, le gouvernement avait retranché 54,2 millions de dollars au système scolaire. Le fait d’y réinvestir 34 millions dans le budget déposé la semaine dernière laisse encore un trou de 20 millions, alors que le nombre d’inscriptions augmente. Il manque encore 10,5 millions de dollars au budget de fonctionnement des divisions scolaires, par rapport aux niveaux de 2015-2016, malgré l’ajout de 18 écoles et de près de 9 000 élèves.

« De plus, entre 2015 et 2017, le gouvernement a bâti neuf écoles en PPP, même si l’Alberta et le Manitoba ont constaté que ce mode de construction coûte beaucoup plus cher que l’option traditionnelle, explique Jackie Christianson. Les coûts de maintenance et d’intérêt des nouvelles écoles en PPP ont grimpé de 39 pour cent dans le budget actuel, passant de 9,7 millions de dollars à 13,5 millions. Ce poste budgétaire va perdurer encore 30 ans, sans qu’on puisse savoir à quel point il va augmenter au fil du temps. » Mme Christianson préside le Comité des travailleurs scolaires du SCFP-Saskatchewan. Ce syndicat représente plus de 7 000 travailleurs en soutien scolaire dans la province.

Le budget provincial a aussi éliminé les prix de compétence générale, faisant disparaître les récompenses de 500 élèves prometteurs. Pourtant, il augmente les subventions aux écoles privées, autant indépendantes qu’associées. Depuis 2012, le financement de l’État aux écoles indépendantes a augmenté de 90 pour cent; celui aux écoles associées de 29 pour cent. « Il y a de quoi se demander pourquoi on augmente les crédits de ces écoles quand les écoles publiques souffrent », s’interroge Mme Christianson.

Depuis 2016-2017, les contribuables versent 83,9 millions de dollars de plus à l’État en impôts fonciers, mais aucune école publique ne verra de cet argent. L’an dernier, le gouvernement saskatchewanais a modifié les règles d’allocation des deniers scolaires. Les sommes, même si elles sont recueillies sous forme de taxes scolaires, vont au Trésor.

« On augmente nos impôts fonciers sous prétexte de financer l’éducation, mais l’argent supplémentaire ne va pas au système scolaire, résume Mme Christianson. En quoi cela est-il acceptable? »

« Le gouvernement affirme que le budget de l’éducation contrôle les dépenses pour garder la Saskatchewan “sur la bonne voie”, poursuit-elle. Mais est-il “sur la bonne voie” pour la sécurité et les besoins pédagogiques de nos enfants? Le gouvernement devrait retrousser ses manches et prioriser l’avenir de nos enfants, avec l’aide de ses partenaires de l’éducation. »