Des débardeurs devant la Maison des débardeurs lorsqu’ils sont venu en appui à leur comité de négociations jeudi.

Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) qualifie cette journée de honteuse pour les Canadiens, alors que les parlementaires fédéraux ont approuvé le projet de loi C-29 qui empêche les débardeurs du port de Montréal de poursuivre une grève amorcée il y a cinq jours à peine.

Le SCFP croit que le projet de loi C-29 est inconstitutionnel, puisqu’il porte atteinte à des droits fondamentaux protégés par la Charte. Le SCFP est déterminé à défendre ces droits et contestera la loi devant les tribunaux.

« Les libéraux n’ont pas seulement laissé tomber les débardeurs du Port de Montréal, ils ont laissé tomber tous les travailleurs du Canada. Le premier ministre Trudeau vient d’envoyer un message fort et clair à tous les employeurs du pays : pas besoin de négocier de bonne foi avec vos travailleurs, car si les choses se compliquent, nous serons là pour vous appuyer », a déclaré le président national du SCFP, Mark Hancock.

Les 1150 débardeurs du Port de Montréal visés par la loi sont membres de la section locale 375 du SCFP.

Ils ont débuté leur grève le 26 avril en réponse aux pressions croissantes de leur employeur. L’Association des employeurs maritimes (AEM) qui a donné un préavis de lock-out le 10 avril, avait aussi annoncé qu’elle ne respecterait pas les dispositions de la convention collective sur la sécurité d’emploi. L’employeur a prolongé les quarts de travail, parfois jusqu’à 100 minutes.

L’AEM s’est retirée de la table de négociations le 27 avril, alors que tout indiquait que le gouvernement Trudeau exaucerait son souhait d’imposer une loi obligeant ses employés à reprendre le travail.

« Nous sommes reconnaissants à Jagmeet Singh et au NPD d’avoir réussi à amender ce projet de loi pour éliminer certains de ses pires éléments. Malgré ces efforts, c’est un jour sombre pour les droits des travailleurs au Canada. Tous les députés libéraux et conservateurs qui ont voté pour cette loi devraient avoir honte », a affirmé le secrétaire-trésorier national du SCFP, Charles Fleury.