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L’accord sur les changements climatiques qui est ressorti de la Conférence des parties à Paris (COP21) doit être vu comme le point de départ de ce qui reste à faire. L’accord de Paris démontre qu’on a progressé dans le dossier des changements climatiques, mais qu’il faut intensifier les mesures de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) afin de ralentir les pires répercussions d’un réchauffement planétaire. On a reconnu les menaces que représentent les changements climatiques, mais il faudra poser des gestes plus audacieux pour assurer un avenir juste et équitable aux travailleurs et aux communautés vulnérables.

Voici les principaux points positifs de l’accord :

  • Pour la première fois, 195 gouvernements nationaux, en plus de l’Union européenne, se sont engagés à agir pour limiter les changements climatiques.
  • L’accord se fixe pour objectif de limiter le réchauffement à 1,5 °C, un exploit considérant que cet objectif était de 2,0 °C avant la COP.
  • Il envoie le signal qu’une transformation industrielle est en cours.

En voici les lacunes :

  • L’objectif que s’étaient fixé les syndicats, soit d’enchâsser dans l’accord principal la notion de transition juste, n’a pas été atteint. Cette notion est mentionnée dans le préambule, ce qui en fait un élément de référence ou un énoncé politique au lieu d’un article central et contraignant.
  • Les promesses gouvernementales actuelles en matière de réduction des GES ne concordent pas avec l’ambition de limiter le réchauffement à 1,5 °C. Les cibles nationales actuelles tournent plutôt autour d’un réchauffement de 2,7 à 3 °C. Il faudra d’autres mesures pour combler l’écart.
  • Les États ne se sont toujours pas engagés à financer, à hauteur de 100 milliards de dollars par année, l’adaptation aux changements climatiques des communautés vulnérables et des pays en développement.

Le SCFP avait dépêché des émissaires pour aider la Confédération syndicale internationale (CSI) à faire inclure à l’accord : la notion de transition juste; des cibles ambitieuses de réduction des GES; et le financement pour les pays en développement. Le SCFP a aussi participé à des activités parallèles du milieu syndical et de la société civile.

Le secrétaire-trésorier national du SCFP, Charles Fleury, se dit satisfait de la participation du SCFP à la COP, tout en ajoutant qu’il reste beaucoup à faire : « Un accord imparfait, c’est mieux que pas d’accord du tout, mais le travail concret doit se poursuivre. L’entente vise à limiter le réchauffement à 1,5 °C, mais, pour l’instant, les engagements canadiens en matière de réduction des émissions de GES ne permettent pas d’atteindre cet objectif. Le SCFP doit donc demander des comptes aux gouvernements canadiens et continuer à réclamer des mesures qui feront participer les travailleurs à la solution aux changements climatiques, tout en créant de bons emplois écologiques dans le secteur public. »

La secrétaire générale de la CSI, Sharan Burrow, partage le point de vue de M. Fleury. Selon elle, le mouvement syndical mondial s’est engagé à combattre les changements climatiques : « Les syndicats savent que la route ne menait pas à Paris, elle ne faisait que passer par Paris. Nous sommes plus résolus que jamais à obtenir une transition juste dans le cadre de la transformation industrielle la plus vaste et la plus rapide de toute l’histoire de l’humanité. »