Le SCFP est déçu que le Conseil des bibliothèques urbaines du Canada (CBUC) exclue la voix des employé(e)s de son groupe de travail spécial sur la sûreté et la sécurité. Le SCFP, qui représente 10 600 travailleuses et travailleurs de bibliothèque publique à la grandeur du Canada, avait cherché à y participer pour représenter le point de vue du personnel, mais ses tentatives ont été repoussées par la présidente du groupe, Pilar Martinez.
En avril, le président national du SCFP, Mark Hancock, avait écrit à la directrice générale du CBUC de l’époque pour lui signifier la profonde préoccupation du SCFP concernant le niveau inacceptable de violence et de harcèlement dans les bibliothèques publiques et les répercussions sur le personnel et la clientèle. Il s’appuyait sur les résultats des récents sondages menés auprès des membres du SCFP travaillant dans les bibliothèques de la Saskatchewan et de la Colombie-Britannique, qui révélaient que plus de la moitié des personnes interrogées avaient été victimes de violence et de harcèlement au travail. Des sondages similaires réalisés en Ontario nous apprenaient d’ailleurs que 67 % des personnes interrogées travaillant dans les bibliothèques de Toronto, Hamilton, Windsor et London rapportaient ne pas se sentir en sécurité au travail, de quelques jours par semaine à quelques fois par mois.
« Ces statistiques sont alarmantes. Elles exigent de porter une attention particulière au vécu des travailleuses et travailleurs de première ligne, ainsi qu’aux conséquences de la violence et du harcèlement au travail sur leur santé physique et mentale », écrivait M. Hancock dans sa lettre envoyée au CBUC en avril. Lettre dans laquelle il proposait également l’aide et l’expertise du SCFP pour explorer les questions de sûreté et de sécurité dans les bibliothèques.
Si son offre n’a pas été retenue, le SCFP demeure néanmoins heureux que le CBUC se penche sur la question. Le SCFP continuera de se battre pour amener le point de vue et les solutions des travailleuses et travailleurs à la table. En d’autres termes, les employeurs ne peuvent pas ignorer la voix de leurs employé(e)s, les véritables spécialistes de cette question qui pourraient apporter tant d’éclairages précieux pour résoudre une situation tragique qui s’aggrave au lieu de s’améliorer.
Il ne faut jamais accepter la violence et le harcèlement comme faisant partie intégrante du travail dans les bibliothèques ou dans n’importe quel milieu de travail.