La semaine dernière, les membres du personnel de la Tearmann House, un refuge pour femmes de New Glasgow, en Nouvelle-Écosse, représenté par le SCFP 4459, ont tenu une séance de conciliation avec leur employeur, après que 90 % d’entre eux aient voté en faveur d’une grève. Les équipes de négociation ont pu se mettre d’accord sur la plupart des aspects, notamment financiers, mais pas sur leur accès des membres du personnel au conseil d’administration.
« Les négociateurs représentant la Tearmann House ont insisté pour que toute mention du conseil d’administration soit retirée de la nouvelle convention collective », a expliqué la présidente du SCFP 4459, Patricia Perry. « Ce changement signifierait que les travailleuses et travailleurs, ainsi que les militantes et militants, n’auraient plus leur mot à dire dans les décisions du conseil d’administration qui concernent leur lieu de travail, et ne pourraient plus fournir le contexte et les perspectives uniques du personnel de première ligne. »
L’actuelle convention collective permet au syndicat d’occuper une place au sein du conseil et de participer activement aux processus de grief et de plainte aux côtés du CA. La modification de ces clauses est tout ce qui empêche actuellement la finalisation d’une entente de principe.
« On a tenu un vote de grève lundi dernier dans l’espoir d’attirer l’attention de la Tearmann House et de son conseil d’administration sur l’importance de maintenir le droit de parole dont jouit le personnel depuis 40 ans. Ces travailleuses et travailleurs ont permis à la Tearmann House de défendre avec succès les femmes et les enfants qui bénéficient de ses services, et ce sont ces membres du personnel qui sont les mieux placés pour mettre en évidence les besoins de la clientèle auprès du conseil d’administration », a souligné Patricia Perry. « Mais même au terme de la conciliation, l’employeur a refusé de céder. »
Le conciliateur soumettra un rapport final indiquant qu’il y a impasse entre la Tearmann House et le SCFP 4459. Un délai de réflexion de quatorze jours sera accordé. En l’absence d’une entente de principe, il est possible qu’une grève ou qu’un lock-out survienne.
« La Tearmann House semble prête à mettre ses employé(e)s en lock-out dans le seul but de couper l’accès direct entre son personnel et son conseil d’administration », s’est désolée Kim Cail, représentante du SCFP. « Après avoir convenu des salaires et des régimes de retraite, l’employeur demeure curieusement intransigeant sur ce point. »
« Notre travail consiste à défendre les personnes qui sont ignorées ou réduites au silence. Pourtant, quand c’est à notre tour de demander de l’aide, notre employeur nous la refuse », a conclu Patricia Perry.