Le 19 mars, la Société d’aide à l’enfance (SAE) de Windsor-Essex a mis à pied 26 employé(e)s, soit environ 10 % du personnel non-cadre, ce qui met en péril la sécurité des enfants, selon les membres du SCFP qui travaillent pour cet organisme.
La SAE a également pris la décision de fermer son bureau de Leamington à la fin du mois, un autre coup dur pour le comté d’Essex.
« C’est un coup bas contre la communauté que l’on sert et le mandat de la SAE », a déclaré Craig Hesman, président du SCFP 2286. « Ce désastre monumental a été causé par le financement inadéquat du gouvernement provincial et son indifférence envers les besoins complexes des jeunes pris en charge par la SAE. La perte de ces travailleuses et travailleurs dévoués va aggraver une situation déjà difficile. »
La SAE prévoit un déficit d’environ 10 millions de dollars. Toutefois, certains des postes abolis permettaient de réduire les coûts, a expliqué M. Hesman.
Par exemple, l’organisme a aboli des postes qui favorisaient le bien-être des familles. Les travailleuses et travailleurs qui les occupaient aidaient les familles, afin que les enfants n’aient pas à recourir à des programmes de protection, plutôt onéreux.
« Ces programmes apportent des avantages et une valeur ajoutée qui dépassent largement les enjeux financiers. Les réductions budgétaires ont donc des répercussions sur le plan humain. Il s’agit d’un pari qui risque d’avoir des conséquences sur la cohésion familiale et l’enfance des jeunes », a ajouté M. Hesman.
Le déficit de la SAE s’explique en partie par le fait que l’organisme trouve à un pourcentage anormalement élevé d’enfants et de jeunes des hébergements non accrédités, comme des hôtels, des motels et même des bureaux de la SAE, en plus d’autres logements non traditionnels, au lieu de les placer dans des familles d’accueil ou des foyers de groupe accrédités.
Au sein de l’organisme, les compressions budgétaires ont touché le service d’adoption et le poste de la personne chargée de trouver d’autres membres de la famille pour placer les enfants. L’organisme a même dû abolir un poste principalement financé au moyen d’une subvention de la Fondation Dave Thomas.
D’autres compressions budgétaires ont également touché neuf postes d’intervenantes et d’intervenants en services aux familles, qui accomplissent un travail de protection indispensable, un agent de communication, des membres du personnel de soutien administratif, ainsi que des personnes qui assurent la coordination des conductrices et conducteurs bénévoles et des initiatives communautaires.
« Le plan proposé ne permet pas d’avoir assez de personnel de première ligne pour gérer la charge de travail actuelle la plupart du temps, même si tout le monde travaille au maximum de sa capacité », a précisé M. Hesman. « Si la charge de travail augmente, notamment en cas de maladie, d’instabilité économique ou de croissance démographique, les travailleuses et travailleurs font face à un risque d’épuisement professionnel accru. Par conséquent, les enfants et les jeunes se retrouvent sans filet de sécurité. C’est inacceptable. »
Le SCFP 2286 exige que l’organisme annule immédiatement ces mises à pied et que le gouvernement provincial intervienne sur-le-champ en fournissant un financement adéquat pour protéger les familles, les enfants et les jeunes de la région, afin de mettre fin à la crise des hébergements non accrédités.