La pénurie d’opératrices et opérateurs et de répartitrices et répartiteurs d’urgence plonge la GRC dans une véritable crise, signale le SCFP 104, le syndicat représentant ces employé(e)s de la GRC. Près de 43 % des postes sont actuellement vacants.
Dans une lettre adressée au ministre de la Sécurité publique et à la présidente du Conseil du Trésor, la présidente du SCFP 104, Kathleen Hippern, demande la mise en place immédiate de mesures décisives avant qu’une tragédie ne survienne.
« La situation dépasse le simple problème d’effectifs – c’est un échec flagrant de la sécurité publique. Les Canadiennes et les Canadiens en situation de crise doivent attendre de plus en plus longtemps pour recevoir de l’aide, les agentes et agents n’ont pas le soutien nécessaire pour faire leur travail, et la sécurité de la population est compromise à l’échelle nationale à cause de la négligence de la direction de la GRC et du refus d’agir du Conseil du Trésor », dénonce Kathleen Hippern.
Les dernières statistiques sur les ressources des Stations de transmissions opérationnelles (STO) indiquent que 42,8 % des postes d’opératrices et opérateurs des télécommunications (répartitrices et répartiteurs de 9-1-1) de la GRC seraient vacants à l’échelle du pays.
Le taux d’emplois vacants est particulièrement alarmant dans certaines régions :
- 57,1 % dans les Territoires du Nord-Ouest;
- 55,9 % en Saskatchewan;
- 50,0 % au Nouveau-Brunswick.
Ce manque écrasant de personnel a de graves conséquences :
- Augmentation du délai de réponse des agent(e)s de police aux appels 9-1-1 en raison du manque de répartitrices et répartiteurs pour répondre aux appels et coordonner les interventions.
- Hausse du délai d’attente des agent(e)s pour recevoir les renseignements essentiels en raison d’un volume de demandes de répartition surpassant les capacités des STO.
- Surmenage du personnel, entraînant de l’épuisement professionnel et des démissions, ce qui a pour conséquence d’accroître encore plus le taux de postes vacants.
Malgré ces chiffres alarmants, le commissaire de la GRC refuse de suivre les recommandations de la Commission civile d’examen et de traitement des plaintes relatives à la GRC (CCETP) conseillant de leur communiquer des statistiques sur le personnel des STO tous les six mois. Ce refus soulève de graves préoccupations en matière de transparence et d’imputabilité. Sans ces données, les organismes de surveillance et le public ne peuvent pas évaluer l’ampleur de la crise ni exiger les réformes nécessaires.
À défaut de mesures immédiates pour s’attaquer à la crise, le syndicat croit qu’une enquête parlementaire complète s’impose pour mettre au jour la gestion irresponsable de ressources humaines à la GRC.