Candace Rennick | Secrétaire-trésorière nationale

Partout au Canada, les services publics étaient déjà en difficulté lorsque la COVID-19 a frappé. En raison de sous-financement et de privatisation chroniques depuis des décennies les gens enduraient déjà des temps d’attente plus longs dans les hôpitaux, moins d’ambulances sur la route, des classes plus nombreuses à l’école, un manque de places en services éducatifs à l’enfance et moins de mesures de soutien pour les personnes dans le besoin.

Au début de la pandémie, on a cru que les gouvernements pourraient prendre enfin conscience des impacts de leurs attaques sur nos services publics. Tout le monde s’est mobilisé pour soutenir les héros et les héroïnes de première ligne et reconnaître la valeur des services essentiels qu’ils offrent.

Deux ans plus tard, il est évident que les gouvernements ont perdu toute ambition d’inverser les dommages causés par les décennies d’austérité qui ont précédé la pandémie. Le financement public des services reste terriblement insuffisant. On continue d’abandonner les gens qui dépendent de ces services pour survivre. On continue de refuser des conditions de travail sûres et une rémunération appropriée aux travailleuses et travailleurs du secteur public, alors que l’inflation monte en flèche.

Les gouvernements de droite ne dérogent pas de leur programme : ils continuent à diriger les deniers publics vers les personnes les plus riches et les grandes entreprises par le biais d’allégements fiscaux et de privatisation à rabais, au lieu de combler les lacunes dans les services publics et le filet social que la pandémie a rendues si visibles. 

Ils ont observé le manque de personnel, les temps d’attente, le surmenage et l’épuisement professionnel, et, malgré la crise actuelle, ils ont vu les mêmes vieilles solutions : privatisation, coupes budgétaires et plafonnement des salaires.

La militante et journaliste Naomi Klein a longuement discuté de la manière dont les gouvernements de droite profitent des catastrophes naturelles, comme les pandémies, pour enraciner leurs politiques et leurs programmes de droite. Elle appelle cela « La Stratégie du choc ».

Nous avons vu la stratégie du choc en action au cours des deux dernières années : qu’on pense au Parti saskatchewanais qui encourage la privatisation des soins de santé la qualifiant de « modernisation », au Parti conservateur uni (UCP) en Alberta qui entre en guerre contre les médecins et les infirmières, aux progressistes-conservateurs de Ford qui protègent les centres de soins de longue durée privés contre les répercussions des décès excessifs en Ontario, ou encore au gouvernement Higgs au Nouveau-Brunswick qui a imposé un gel salarial au personnel de première ligne.

Nous, travailleuses et travailleurs, ne pouvons pas supposer que nos gouvernements tireront les mêmes leçons que nous d’une crise comme la COVID-19. Mais rien ne dit que nous ne pouvons pas renverser la stratégie du choc.

Au Nouveau-Brunswick, les membres du SCFP se sont mobilisés pour contraindre le gouvernement Higgs à renoncer au gel salarial. Ensemble, nous pouvons réaliser des gains concrets pour nos membres et l’ensemble de la population canadienne. Les défis sans précédent qui se posent partout au pays n’exigent rien de moins de notre part.

Nous pouvons utiliser cette crise — les souffrances et l’insécurité incessantes des deux dernières années — afin de réaliser de meilleurs gains pour les travailleuses et travailleurs. Nous pouvons utiliser toute notre force, toute notre influence, pour apporter le changement dont nous avons besoin et dont nous rêvons. Et je vous donne ma parole que vous pouvez compter sur la force et les ressources nationales du SCFP pour alimenter notre combat.