Une délégation d’employés et de membres du SCFP se sont rendus au Guatemala cette semaine pour en apprendre plus sur les efforts déployés par les organisations sur le terrain pour sensibiliser les gens aux droits des communautés autochtones. Cette délégation se renseigne aussi sur le mouvement qui vise à améliorer le sort des fermiers mayas par l’entremise d’initiatives touchant à la justice sociale, à l’action politique et au commerce équitable.
Le peuple maya constitue plus de la moitié de la population du Guatemala. Dans les années 1980, l’armée guatémaltèque menait une guerre contre les communautés mayas et leurs militants sociaux. Le peuple maya a fait preuve d’une grande résilience, autant dans sa résistance à l’époque que dans ses efforts pour défendre les droits et la culture autochtones. Malgré les menaces, les familles mayas persistent à réclamer justice pour leurs membres disparus et assassinés.
« Notre délégation est accueillie par le Comité Campesino del Altiplano (CCDA), un organisme créé en 1982 par de petits fermiers et des travailleurs ruraux », explique Leo Cheverie, membre du SCFP-Î.-P.-É. et du Conseil national des Autochtones du SCFP. Le CCDA défend les droits des communautés et des travailleurs autochtones sur les plantations de café. À la fin de la guerre, en 1996, il a été en mesure d’obtenir plusieurs plantations de café pour ses membres, grâce aux crédits accordés par les accords de paix. « Aujourd’hui, ce sont les travailleurs qui exploitent ces plantations, poursuit M. Cheverie, et leur café est transformé dans plusieurs usines détenues collectivement par le CCDA. Ils appellent le café qu’ils produisent “café justicia” ou café de la justice. »
Le CCDA investit les profits de ses ventes de café dans l’achat d’autres terres pour ses membres et de projets de développement communautaire, dans des bourses de formation, ainsi que dans des campagnes d’action politique en vue d’obtenir l’adoption de lois et de mesures pour protéger l’environnement et consolider l’économie rurale. « Son travail menace directement les intérêts des sociétés minières canadiennes présentes dans la région, précise M. Cheverie, et s’oppose à la privatisation de l’eau comme à l’expansion rapide des plantations de sucre et de palmiers africains qui servent à la production de biocarburants. La situation est volatile : certains fermiers mayas sont expropriés violemment ; des dizaines de rivières ont été polluées ou détournées arbitrairement. »