Dans le contexte de la crise du coronavirus, un syndicat représentant des infirmières auxiliaires et du personnel de soutien réclame des changements à la dotation en personnel.
Le président du SCFP-Alberta, Rory Gill, estime que l’Alberta devrait imposer un seul employeur par employé afin de limiter la propagation du virus.
Le SCFP représente 150 employés au Centre de soins continus Mackenzie Towne à Calgary. On y relève 36 cas de COVID-19 parmi les résidents et six chez le personnel. Deux de ces cas se sont soldés par un décès.
Selon M. Gill, jusqu’à 40 pour cent des membres du SCFP en soins de longue durée travaillent dans plusieurs établissements, ce qui présente un risque de transmission. Hier, la médecin hygiéniste en chef de la province a rendu une ordonnance interdisant aux employés du centre Mackenzie de travailler ailleurs, mais Rory Gill juge cette mesure trop limitée et trop tardive.
« Les soins de longue durée souffrent de bas salaires et d’un accès limité aux postes à plein temps, explique Rory Gill. Les travailleurs y cumulent deux ou trois emplois pour joindre les deux bouts. Ils passent d’un établissement à l’autre, propageant le virus. Bref, la crise sanitaire s’accélère en raison de leurs mauvaises conditions de travail. »
Hier, le gouvernement Kenney a choisi de ne pas imposer un seul lieu de travail par travailleur. M. Gill juge cette décision « irresponsable et immorale ».
« L’Alberta doit stopper le déplacement de travailleurs entre les établissements de soins de santé. Patients et travailleurs tombent malades. »
« Nous disons aux gens de rester à la maison, mais nous laissons les travailleurs de la santé se déplacer d’un centre à l’autre. C’est illogique et médicalement injustifiable. »
Rory Gill a rendu publique une lettre d’un gestionnaire qui indique que la direction d’Alberta Health Services a l’intention de demander aux employés de ne travailler que sur un lieu de travail par jour. « Comme si le fait de rentrer à la maison le soir débarrassait le travailleur d’un virus. »
Le SCFP présente les demandes suivantes au gouvernement albertain :
- Empêcher le mouvement des travailleurs d’un établissement de santé à un autre pendant la crise.
- Protéger les horaires et l’emploi des travailleurs qui choisissent un établissement plutôt qu’un autre.
- Protéger les avantages sociaux, le salaire et les cotisations aux régimes de retraite.
- Bonifier les salaires du personnel, au moins temporairement, pour faciliter le recrutement et ainsi permettre une bonne distanciation sociale entre les travailleurs et les patients.
La Colombie-Britannique a adopté des mesures similaires. Détails ici (en anglais seulement) : https://www.heu.org/news-media/newsletters/publications/single-site-directive-what-you-need-know
« En donnant aux travailleurs un emploi à temps plein, on sauverait des vies en plus d’améliorer les soins, résume Rory Gill. Tout le monde y gagnerait. »