Plus de 1 400 personnes âgées ne seraient mortes de la COVID-19 si l’Ontario avait eu un système de soins de longue durée entièrement public, selon un nouveau rapport publié aujourd’hui. C’est une leçon importante à retenir pour les électeurs lors des élections du 2 juin, puisque le parti conservateur de Doug Ford avait déclaré qu’il allait traiter les cas de chirurgie en attente suivant la pandémie en agrandissant les hôpitaux privés, selon le SCFP, le plus grand syndicat en santé de la province.
« Plus de 1 400 familles de l’Ontario ont perdu un être cher, parce qu’on a voulu tirer profit des soins de santé. C’est une tragédie. Mais c’est une tragédie dont nous devons tirer des leçons et qui ne doit plus se produire », a déclaré Michael Hurley, président du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario du SCFP (CSHO/SCFP).
Les Ontariennes et Ontariens interrogés ont affirmé que les soins de santé sont l’enjeu le plus important de cette élection provinciale.
Le SCFP encourage les trois principaux partis d’opposition à faire de cette élection un référendum sur un moratoire sur la prestation de soins privée et à but lucratif dans notre système de santé.
Le parti conservateur de Ford a déjà accordé des licences de 30 ans pour des dizaines de milliers de lits de soins de longue durée à ces sociétés privées, qui sont coupables des 1 400 décès supplémentaires identifiés dans le rapport.
« Mais ce ne sera que la pointe de l’iceberg », a déclaré M. Hurley, « s’ils utilisent le chaos causé par la COVID-19 comme prétexte pour implanter une expansion massive des soins privés, en allant de la chirurgie pédiatrique au dépistage du cancer ».
Le rapport démontre que les entreprises de soins de longue durée privées à but lucratif de la province ont enregistré des profits records de près d’un demi-milliard de dollars, pendant que leurs patients mourraient et subissaient les pires éclosions de COVID-19 des pays développés.
En 2020 seulement, 2,843 résidents de soins de longue durée sont morts de la COVID-19. 2,049 de ces personnes étaient dans un établissement à but lucratif, où le taux de mortalité était supérieur à 120 pour 1000 lits. Dans les établissements à but non lucratif, le taux de mortalité était de 68 pour 1000, et dans les foyers municipaux publics, à moins de 38.
Les foyers de soins de longue durée sont à court personnel de façon chronique en Ontario, et la situation est particulièrement aiguë dans les établissements à but lucratif où les bas salaires et les mauvaises conditions de travail entraînent une crise chronique de la dotation.
« La pandémie vient d’exposer une situation qui était déjà anormale », a déclaré Debra Maxfield, présidente du comité des travailleuses et travailleurs de la santé du SCFP. « La prestation privée des soins de santé ne fonctionne pas. Elle a échoué dans les foyers soins de longue durée, avec des résultats tragiques. Pourquoi envisagerait-on de voter pour un gouvernement qui prévoit de répéter son échec dans les foyers de soins et dans les procédures hospitalières ? »
Le SCFP demande à toutes les parties de mettre fin immédiatement à toute nouvelle privatisation des services de santé et de remplacer les soins de longue durée, les soins à domicile et les cliniques à but lucratif qui fournissent des services hospitaliers par un système entièrement public.
Dans le seul secteur des soins de longue durée, les entreprises ont tiré 3,8 milliards de dollars de profit depuis la dernière décennie.
« La même chose se produit dans le domaine des soins à domicile. Ce sont des dollars qui auraient pu servir à créer des lits publics au lieu de profits pour les actionnaires », a déclaré M. Hurley.