Les négociations ayant achoppé sur des questions comme la hausse du coût de la vie, le manque de personnel et la stabilité des emplois, cinq groupes d’employé(e)s de l’Université Queen’s ont aujourd’hui signifié à leur employeur une date d’entrée en grève.
Ce sont quelque 1 000 travailleuses et travailleurs de la restauration, de bibliothèque, de corps de métier, de l’éducation, de laboratoire et d’entretien, membres de cinq unités de négociation des sections locales 229, 254 et 1302 du SCFP, qui ont ainsi déposé une demande auprès de la Commission des relations du travail de l’Ontario en vue de prendre des moyens de pression à partir du lundi 3 février.
« C’est frustrant d’en arriver là. Nous attendons depuis avril qu’Aramark négocie une solution à la hausse du coût de la vie et à la pénurie de personnel à l’université », a déclaré James Adams-Moore, aide-cuisinier et vice-président du SCFP 229. « Mes collègues ont besoin d’un deuxième emploi juste pour arriver à joindre les deux bouts avec ce que leur rapportent les services de restauration d’Aramark à l’université. C’est stressant. Et les effets se font sentir pas juste au travail, mais aussi à la maison. C’est du temps qu’on n’a pas pour aider nos enfants à faire leurs devoirs ou – sacrilège – profiter un peu de la vie. »
Tandis que les salarié(e)s de l’Université ont vu leur salaire baisser de 11 à 15 % à cause de l’inflation au cours des dernières années, les membres de l’administration et de la direction, qui empochent dans les 100 000 $ par année, ont obtenu un gain moyen de 8,9 % en une seule année.
Or, jusqu’à présent, les offres salariales que l’université a adressées aux membres du SCFP sont loin de compenser la baisse de salaire réel. De son côté, Aramark, la société à laquelle l’Université Queen’s sous-traite ses services de restauration et de conférence, n’a pas encore déposé d’offre salariale.
« Il y a un profond déséquilibre. C’est difficile d’attirer et de retenir des personnes qualifiées, et cette difficulté ne fait qu’aggraver le problème de charge de travail dans de nombreux services. Ça ne tourne pas tout rond. Le personnel le sait, et les étudiant(e)s s’en rendent compte. Il est temps que l’administration fasse ce qu’il faut », a déclaré Kim Bell, coordonnatrice des collections spéciales et présidente du SCFP 1302, qui représente les technicien(ne)s de bibliothèque de l’université.
Les trois sections locales du SCFP concernées sont membres du Unity Council à l’Université Queen’s, une association syndicale regroupant des membres de l’Alliance de la fonction publique du Canada et du Syndicat des Métallos, qui sont également en négociation avec l’université. Les quelque 5 000 membres représenté(e)s par les différents syndicats demandent à l’université et à Aramark de négocier de véritables solutions pour améliorer leur milieu de travail, leur qualité de vie et les services à la population étudiante.