Dans une manifestation à Toronto, en 2018, une personne brandit une pancarte où il est écrit « Liberté de mouvement, liberté de retour, liberté de rester. #Bienvenueauxréfugiés. » Photo : John MacDonald/Flickr/CC BY 2.0

Le SCFP se joint aux militant(e)s pour la justice pour les personnes réfugiées et migrantes qui condamnent la fermeture du passage frontalier du chemin Roxham suite à la visite du président américain Joe Biden au Canada.

Le chemin Roxham est un passage non officiel entre les États-Unis et le Canada que des milliers de personnes demandeuses d’asile utilisent en quête d’une vie meilleure. Sa fermeture s’inscrit dans un plan plus vaste visant à élargir l’Entente entre le Canada et les États-Unis sur les tiers pays sûrs (ETPS). Elle compliquera la vie de milliers de personnes réfugiées vulnérables et pourrait coûter des vies.

Le SCFP a fait part de ses graves préoccupations concernant l’ETPS. En vertu de cette entente, toute personne demandeuse d’asile doit présenter sa demande dans le premier pays sûr où elle arrive. Et les États-Unis sont le seul pays considéré comme sûr dans l’entente.

Les militant(e)s soulignent que les États-Unis ne garantissent pas la sécurité des personnes réfugiées. Le Conseil canadien pour les réfugiés précise que les personnes réfugiées dans le système américain s’exposent à la détention arbitraire, à un renvoi accéléré avant qu’elles n’aient la chance de comparaître devant un(e) juge et à des poursuites pénales pour être entrées aux États-Unis.

La fermeture du chemin Roxham a choqué beaucoup de militant(e)s. Ces derniers soutiennent depuis longtemps que la solution aux passages frontaliers non officiels est de suspendre l’ETPS et de laisser les gens traverser aux points d’entrée officiels en toute sécurité. Deux tribunaux ont jugé, en 2007 et en 2020, que l’ETPS était inconstitutionnelle. La Cour suprême du Canada a entendu une cause concernant cette entente à la fin de 2022, mais elle n’a pas encore rendu sa décision.

Selon le Réseau des droits des migrants, « des personnes réfugiées et migrantes mouraient déjà en traversant le chemin Roxham parce que l’entente sur les tiers pays sûrs (ETPS) et d’autres lois sur l’immigration les empêchent de voyager en toute sécurité ». La décision antidémocratique du Canada de fermer le chemin Roxham poussera les personnes demandeuses d’asile, dont beaucoup veulent désespérément être en sécurité, à traverser par des moyens plus dangereux.

À cause de l’ETPS, des gens ont perdu des membres et sont morts en traversant dans des conditions dangereuses à divers endroits le long de la frontière canado-américaine. La récente décision du gouvernement canadien va rendre ce type de tragédie plus courant. Il s’agit également d’un plan coûteux et irréalisable qui va causer une surveillance accrue des frontières et encourager l’industrie de la traite de personnes.

Le Canada est à contre-courant de l’histoire. En vertu du droit international, les gens ont le droit de demander le statut de réfugié et le droit à un processus équitable pour déterminer si ce statut leur sera conféré.

Le SCFP invite ses membres à agir en appuyant la campagne du Réseau des droits des migrants pour soutenir les personnes demandeuses d’asile en quête de sécurité au Canada.