Plus de 3 600 travailleuses et travailleurs de la Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail (CSPAAT) sont en grève, une situation qui dure depuis bientôt plus d’un mois. Le syndicat qui les représente affirme que la CSPAAT continue à retarder un règlement équitable, mettant ainsi à risque – chaque jour un peu plus – les travailleuses et travailleurs blessés, le bien-être du personnel et le régime public d’indemnisation.

L’Ontario Compensation Employees Union (SCFP 1750-OCEU) dit avoir fait des efforts répétés et de bonne foi pour mettre fin à la grève, y compris participer à des pourparlers intensifs en présence de médiation et offrir des compromis substantiels sur des sujets importants. La direction de la CSPAAT continue néanmoins à s’obstiner, rejetant les solutions équitables qu’on lui présente et insistant sur des propositions qui ne traitent pas des problèmes réels vécus par le personnel de première ligne.

« Si nous nous dirigeons vers un second mois de grève, c’est parce que la CSPAAT refuse de faire ce qu’il faut », déplore Harry Goslin, président du SCFP 1750-OCEU. « Nous avons présenté des offres sérieuses. Nous avons montré que nous étions prêt(e)s à nous entendre. Malgré ça, la direction refuse d’écouter son personnel et de reconnaître les faits dans cette crise qu’elle a créée. »

La grève à la CSPAAT – la première en 110 ans d’existence – a commencé le 21 mai dernier et a perturbé les services dans toute la province. Les délais dans le traitement des réclamations augmentent. Les raccourcis et les arriérés s’accumulent. Pendant ce temps, un sondage de suivi des Centres de santé des travailleurs(ses) de l’Ontario (CSTO) a révélé que le personnel de la CSPAAT rapporte des taux d’anxiété et de dépression qui excèdent le double de la moyenne nationale; ces chiffres sont parmi les pires à avoir été recensés par les CSTO depuis 10 ans.

Le syndicat affirme que, malgré ces résultats, la CSPAAT a refusé de saisir la plus récente occasion de faire progresser les choses. L’employeur avait la possibilité de présenter sa meilleure offre finale au syndicat, mais il a décliné l’option.

« Les négociations traînent depuis février. Qu’attend la CSPAAT? Tout ça pourrait déjà être réglé », ajoute Harry Goslin. « Au lieu de laisser ses employé(e)s voter, la CSPAAT a bloqué le processus. Ce n’est pas de la négociation, c’est du sabotage. »

Les membres du SCFP 1750-OCEU se battent pour des salaires équitables et des charges de travail raisonnables, et veulent par ailleurs que l’on arrête de sous-traiter des emplois publics ontariens à des entreprises privées des États-Unis. Le syndicat dit qu’il est prêt à retourner à la table, mais l’employeur et le gouvernement Ford doivent cesser leurs manœuvres dilatoires et travailler sérieusement pour en venir à une entente raisonnable.

« Nous sommes toujours là. On ne recule pas. Le public mérite de savoir pourquoi cette grève continue : c’est parce que la CSPAAT refuse de réparer ce qu’elle a brisé », conclut Harry Goslin.