Des centaines de parents apprenaient récemment que les frais de garde augmenteraient de 150 % dès janvier dans 14 centres de services éducatifs à la petite enfance à but lucratif. Dans la foulée de cette nouvelle, des membres du SCFP, des travailleuses et travailleurs du secteur et des familles se sont réunis pour marquer le début de dix journées d’action en faveur de services de garde éducatifs à 10 $ par jour.
Ces militant(e)s se sont rassemblé(e)s à Queen’s Park où les enfants ont joué sous de petits parachutes, le personnel en éducation à la petite enfance a parlé des défis auxquels il est confronté et les parents ont prononcé des discours passionnés ciblant les conservateurs de Doug Ford.
Les 14 centres qui ont récemment annoncé leur retrait du système pancanadien d’apprentissage et de garde des jeunes enfants sont tous des centres privés à but lucratif, et la moitié d’entre eux appartiennent aux mêmes propriétaires. Dans un centre, les parents verront leurs frais mensuels passer de 928 $ à 2 565 $.
« Le SCFP-Ontario se bat depuis longtemps et avec ardeur pour des services abordables et on ne permettra pas que ces gains soient annulés. Alors que les parents réclament des services sans but lucratif et de qualité, le gouvernement fait tout ce qu’il peut pour contribuer au développement d’exploitants soutenus par des fonds privés », a dénoncé Yolanda McClean, secrétaire-trésorière du SCFP-Ontario. « Si s’en remettre aux lois du marché était la solution, on ne connaîtrait pas la crise actuelle, le personnel ne quitterait pas le secteur en masse et les parents ne seraient pas coincés sur des listes d’attente. De toute évidence, les lois du marché ne fonctionnent pas et on ne devrait pas accepter que des entreprises engrangent des profits sur le dos de nos enfants. »
D’autres provinces ont utilisé le même programme fédéral avec plus d’efficacité. Elles ont élargi le programme pour répondre à la demande, mis en place des grilles salariales et fourni de bons régimes d’avantages sociaux et de retraite. Ces gains essentiels demeurent la priorité des membres du SCFP travaillant en éducation à la petite enfance et auraient le potentiel de résoudre la crise de la main-d’œuvre dans le secteur.
« Ça semble être un jeu pour la ministre de l’Éducation. On rejette la faute à Ottawa tout en célébrant les entrepreneurs. Mais ce n’est bien plus que de la politique pour le personnel qui a du mal à joindre les deux bouts et les parents qui ont désespérément besoin de services», a souligné Carolyn Ferns, coordonnatrice des politiques à la Coalition ontarienne pour de meilleurs services éducatifs à l’enfance (OCBCC). « Ce n’est pas étonnant qu’on en soit arrivé là. Le système financé par les fonds publics n’est pas parfait, mais la solution n’est pas de l’abandonner ou de donner des chèques aux parents. Il faut renforcer et élargir le système. »