En s’unissant comme individus et comme communauté, l’enchevêtrement de notre folie, de notre créativité et de notre collaboration peut inspirer l’espoir et transformer un monde oppressant et brisé.
Le projet Icarus
Si un membre se confie à vous
Dans certaines situations, un membre peut révéler qu’il souffre d’une maladie mentale ou d’un problème de santé mentale.
Dans d’autres situations, le membre n’en parle pas, soit parce qu’il ne s’en rend pas compte, soit parce qu’il a peur des répercussions s’il en parle. Il peut craindre qu’on le traite différemment ou même qu’on le congédie.
En parler
Quand on soupçonne ou sait qu’un problème au travail (mesures disciplinaires ou congédiement, situation de retour au travail, demande d’accommodement) a pour cause une maladie mentale, on ne sait pas toujours comment aborder le sujet.
L’approche suivante peut s’avérer utile. Demandez-vous qui est la meilleure personne pour avoir cette conversation. Posez-vous les questions suivantes:
- À la lumière des principes de confidentialité et de respect de la vie privée, qui d’autre est au courant? Qui a besoin de savoir? Qui n’a pas besoin de savoir?
- Votre relation avec le membre est-elle bonne? La confiance règne-t-elle?
- Y a-t-il un autre délégué syndical ou un membre du comité exécutif de la section locale qui entretient de meilleures relations avec le membre?
- À qui le membre réagirait-il bien? À l’inverse, à qui risque-t-il de réagir mal?
- Comment est votre propre état de santé mentale? Êtes-vous disponible émotionnellement? Avez-vous le temps d’être vraiment à l’écoute?
Sachez que la personne peut ou non accepter de vous parler. Sachez aussi que cela peut prendre plus d’une conversation. L’important, c’est le processus, pas le résultat.
Après chaque conversation, faites un suivi sur les solutions dont vous avez discuté. Quel que soit le résultat de la conversation, prenez des nouvelles du membre plus tard.
Comment parler de la maladie mentale
Les personnes vivant avec une maladie mentale peuvent faire l’objet de discriminations multiples en raison de leur maladie mentale et de leur identité, en particulier lorsqu’elles vivent du racisme, de la pauvreté, de l’insécurité économique, de l’oppression sexospécifique, ou encore en raison de leur diversité de sexe ou de genre.
Le langage qu’on utilise pour parler de maladie mentale peut avoir un fort impact.
- Évitez d’étiqueter une personne en fonction de sa maladie mentale, en disant par exemple : « Il est schizophrène » ou « Elle est TOC ». Nous ne disons pas « Elle est une maladie cardiaque » ou « Il est un cancer ». Les gens ne sont pas leur maladie.
- Au lieu de cela, dites « Il vit avec (la maladie) » ou « Il a (la maladie) ». Traitez cette maladie comme toute autre maladie ou blessure.
- Évitez d’appeler les gens (ou vous-même) « attardé », « fou » ou « TOC ».
- Le langage que nous utilisons à propos de certains incidents est vraiment important. Le suicide est le symptôme d’une maladie, pas un crime. Il est important d’en parler de cette façon. Envisagez de dire « Il est décédé par suicide » ou « Elle est morte des suites d’un suicide » au lieu de « Il s’est suicidé » ou « Elle s’est tuée ».
- Réfléchissez aux mots que vous choisissez. Utilisez un vocabulaire précis et bien pesé lorsque vous parlez des autres, en particulier s’ils ont ou pourraient avoir un problème de santé mentale.
La confidentialité médicale
Si vous savez ou pensez qu’un membre a un problème de santé mentale, le syndicat doit le représenter correctement. Dans ces situations, nous devons être extrêmement diligents dans l’exercice de notre devoir de juste représentation.
Ce n’est pas assez de traiter le membre « comme tout le monde ». Si nous pensons qu’un membre peut avoir une maladie mentale qui a une incidence sur sa situation au travail, le syndicat doit se pencher sur la question.
Cela signifie que nous devons demander au membre s’il a un handicap ou si quelque chose se passe avec sa santé mentale. Nous devons le faire de manière à instaurer la confiance, ce qui implique de respecter des normes de confidentialité élevées.
Respecter la vie privée du membre, ce n’est pas éviter de parler de ce que vous avez remarqué. Vous devez en parler.
Voici quelques conseils :
- Posez-vous la question suivante : Qui a besoin de savoir quoi et quand?
- Demandez la permission du membre pour parler confidentiellement à la personne qui peut vous aider à le représenter. Dans votre section locale, il peut s’agir de votre président, d’un délégué ou d’un conseiller syndical. Chaque section locale est différente.
Faites comprendre au membre les choses suivantes :
- Il a droit à un accompagnateur (soutien émotionnel) lors de la rencontre avec un représentant syndical.
- En partageant des renseignements sur sa santé, on peut lui éviter des mesures disciplinaires et s’assurer de l’accommoder au travail, si nécessaire.
- Il a droit à une confidentialité raisonnable : on partagera le moins de renseignements possible.
- Plus une situation devient compliquée, plus il faudra partager de renseignements avec plus de gens, mais jamais sans le consentement du membre.
- Même si l’employeur a besoin d’informations pour abandonner les mesures disciplinaires ou mettre en place un accommodement, il n’a pas automatiquement droit à des renseignements détaillés sur la situation ou le diagnostic du membre. Le syndicat doit protéger le plus possible sa vie privée.