À la fin de la semaine dernière, 100 % des travailleuses et travailleurs de soins de longue durée du Roseway Manor, représentés par le SCFP 3099, ont voté en faveur d’un mandat de grève, dénonçant les faibles salaires, les effectifs insuffisants et le manque de respect porté aux personnes qui offrent les services de soutien assurant le bon fonctionnement de l’établissement.
« Le secteur des soins de longue durée en arrache depuis des années », déplore Holly Snow, présidente du SCFP 3099. « Roseway ne fait pas exception. On manque de personnel, on est constamment débordé(e)s, et les maigres salaires sapent tous nos efforts de recrutement. »
Le SCFP 3099 est le premier de 52 lieux de travail représentés par le SCFP à passer au vote. Les travailleuses et travailleurs font front commun à la table de négociation pour défendre des questions prioritaires, comme les salaires, la sécurité au travail et la dotation en personnel.
« Partout dans la province, les travailleuses et travailleurs de soins de longue durée dénoncent les mêmes conditions depuis plusieurs années », commente Tammy Martin, coordonnatrice des soins de longue durée au SCFP. « Le gouvernement a entendu notre appel à l’aide, on lui a exposé la situation à la première session de l’Assemblée législative cet automne, mais il refuse toujours de prendre le problème au sérieux. »
Ces dernières années, plutôt que d’investir dans les infrastructures publiques dont on dispose déjà, le gouvernement Houston a accordé plusieurs contrats à des entreprises privées pour la construction et la gestion d’établissements de soins de longue durée. Ces partenariats public-privé (PPP) prévoient l’ajout de centaines de nouveaux lits afin de répondre aux besoins des quelque 2 000 personnes qui attendent actuellement pour une place en établissement de soins de longue durée. Or, ils ne règlent en rien le problème du manque chronique de personnel découlant des faibles salaires et des mauvaises conditions de travail.
« Ce n’est pas parce qu’on augmente le nombre de lits qu’on pourra systématiquement réduire les listes d’attente : ça prend aussi un effectif suffisant pour pouvoir offrir les soins requis. Actuellement, moins de la moitié des établissements de soins de longue durée parviennent à respecter la norme recommandée de 4,1 heures de soins par résident(e) par jour. Je me demande bien comment l’ajout de lits pourrait résoudre ce problème si la situation reste inchangée du côté des effectifs », s’interroge Tammy Martin.
« Nous sommes un établissement parmi d’autres, mais nous ne sommes pas seuls. Nos collègues des soins de longue durée de partout dans la province ont eux et elles aussi atteint un point de rupture. Il est temps de mettre fin aux problèmes qui affectent tout le secteur des soins de longue durée. Ça ne peut plus continuer comme ça, et on va agir », conclut Holly Snow.