Les sections locales 727 et 1285 du SCFP ont vécu des expériences positives à la table de négociation avec leurs districts scolaires, à Alberni et Kootenay-Columbia, en Colombie-Britannique, ce qui a rarement été le cas lors des rondes de négociation précédentes depuis 2001. 

Selon la présidente du SCFP 727, Nancy Bell, le climat de négociation au cours des 20 dernières années était si rude que la section locale s’attendait une autre ronde difficile cette fois-ci, au point que l’équipe a suivi une formation à l’école Harrison Winter pour « se préparer à la bataille ».

Mais Nancy Bell a ajouté que sa section locale a également essayé une approche différente pour cette ronde, en parlant à l’employeur de la relation du district scolaire avec ses employés, non pas comme étant les membres du SCFP, mais ses employés. L’employeur a commencé à comprendre que les enjeux dont parlait le syndicat n’avaient pas seulement un effet sur le SCFP en tant qu’organisme, mais aussi sur les personnes qui travaillent pour le district scolaire et qui vivent dans le district. C’est à ce moment-là que les choses ont vraiment commencé à se simplifier, a-t-elle dit.

« C’était très rafraîchissant de constater ce changement à la table de négociation et de se sentir respectés à la fin de la négociation », a déclaré Nancy Bell. « Nous avons observé un effort réel de la part de l’employeur pour écouter nos préoccupations, et il n’y a pas eu de concessions. »

L’une des grandes préoccupations pour le SCFP 727 était les heures de travail des aides-enseignants. La section locale a négocié des heures supplémentaires de façon à ce que les aides-enseignants qui travaillaient quatre ou cinq heures par jour aient maintenant un horaire de six heures par jour.  « C’est une excellente nouvelle pour les aides-enseignants, qui jusqu’à présent devaient combiner deux ou trois emplois pour joindre les deux bouts », a déclaré Nancy Bell.

Nancy Bell apprécie que l’argent qui a été négocié dans l’entente-cadre provinciale ait permis à la section locale de négocier des journées de perfectionnement professionnel pour les aides-enseignants et d’obtenir des clauses de congés de compassion et de deuil qui n’étaient pas dans leur convention collective. Lors de la réunion de ratification, un membre s’est levé pour dire que c’était la meilleure clause de convention collective qu’il avait vue en trente ans.

« Il y avait vraiment quelque chose pour tout le monde. Ça n’arrive pas souvent qu’on puisse arriver à un tel résultat », a dit Nancy Bell, en indiquant que les relations différentes dans cette ronde de négociation ont permis une meilleure communication : « C’est la confiance. Nous avons atteint un niveau de confiance. »

Nancy Bell remercie le comité de négociation, le SCFP- C.-B. et le SCFP national pour leur soutien et pour son conseiller syndical national. « Ce n’est pas seulement pour mon expérience positive, mais pour la contribution de tout le monde et ce qu’on nous a donné. »

Le fait d’avoir un gouvernement favorable aux travailleurs a aussi contribué à ce succès. À l’automne, Nancy Bell a reçu un appel téléphonique du bureau du ministre de l’Éducation, concernant une rencontre avec le ministre, Rob Fleming.

« J’ai beaucoup apprécié le fait qu’il était intéressé d’apprendre que nous étions comme une petite communauté et qu’il voulait connaître les effets des réductions budgétaires sur nous, sur les plans éducatif et économique », a déclaré Nancy Bell. « Je pense qu’il nous a vraiment compris. Que l’on vive dans une grande ville ou dans une petite collectivité, on élève des enfants et on espère en faire des personnes productives pour notre pays. »

La présidente par intérim du SCFP 1285, Heidi Mann, et son comité de négociation étaient pour la plupart des débutants en négociation collective. Ils ont donc beaucoup compté sur l’expérience de l’un de leurs membres qui avait déjà participé à une négociation précédemment. « Le comité a été merveilleux », a dit Heidi Mann. « Tout le monde avait de très bonnes idées, et les idées et les conversations étaient épatantes. »

Une grande victoire pour les membres a été l’élimination d’une lettre d’entente dans leur convention collective actuelle qui exigeait de tous les employés du SCFP 1285 qu’ils prennent une journée de congé pédagogique. La section locale a utilisé une partie de son argent de négociation pour reprendre cette journée, et elle a augmenté l’autofinancement destiné au perfectionnement professionnel. Les membres ont applaudi lorsqu’ils ont appris que la lettre d’entente qui les obligeait à prendre un jour de congé pédagogique était éliminée.

La nouvelle convention collective comprend également l’augmentation du nombre des jours de congé familial pour assumer ses responsabilités familiales ou en cas de maladie de trois à cinq jours. Le SCFP 1285 a aussi obtenu de très bonnes clauses concernant le calendrier des vacances. Auparavant, les vacances étaient accordées seulement à la discrétion de l’employeur et selon les exigences opérationnelles. Lors de la négociation, cette clause a été retirée, de sorte que maintenant les vacances sont automatiquement accordées et ne sont plus à la discrétion de l’employeur.

Auparavant, les employés qui avaient un contrat de 10, 10,5 ou 11 mois avaient de la difficulté à planifier leurs vacances en dehors du congé de Noël et de celui du printemps. Les demandes de vacances des employés qui avaient cinq ou six semaines de vacances étaient rejetées. Avec le nouveau processus de sélection des vacances dans leur convention collective, les employés ayant cinq ou six semaines de vacances peuvent choisir des jours de vacances à l’avance. En juin, les membres pourront choisir leurs vacances par classification et ensuite par ordre d’ancienneté, en choisissant des périodes de pas moins de deux jours et pas plus de cinq jours. Lorsque tout le monde aura fait une première sélection, il y aura une deuxième tournée.

Le SCFP 727 (Alberni) représente environ 200 membres dans le district scolaire d’Alberni. Le SCFP 1285 (Kootenay/Columbia) représente également 200 membres. Leurs conventions collectives ont été ratifiées par les membres des sections locales ainsi que par les conseils des districts scolaires.