Leurs efforts contre la pandémie ayant été généreusement salués par le gouvernement ontarien de Doug Ford, les travailleuses et travailleurs hospitaliers de première ligne réclament l’abrogation du projet de loi 124, la loi sur le plafonnement des salaires qui les dévalorise et alimente un exode du personnel de la santé.

Hier, des membres du personnel hospitalier de première ligne, dont plusieurs infirmières auxiliaires autorisées d’Ottawa, ont fait une livraison spéciale pour le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford : des milliers de cartes postales signées par des employé(e)s d’hôpitaux l’exhortant à supprimer le plafond salarial d’un pour cent imposé par son gouvernement en vertu du projet de loi 124.

Les trois chefs de l’opposition ontarienne étaient sur place lors de la livraison, sur le parvis de l’Assemblée législative, de ces cartes postales rédigées par des infirmiers et infirmières auxiliaires autorisées de première ligne, des préposé(e)s aux services de soutien à la personne, des préposé(e)s au nettoyage et d’autres membres critiques du personnel de la santé.

L’inflation en Ontario a atteint 5,7 pour cent en janvier 2022, alors que l’augmentation des salaires dans le secteur de la santé demeure plafonnée à un pour cent. Les négociations restent au point mort pour plus de 70 000 travailleuses et travailleurs hospitaliers ontariens, le projet de loi 124 les empêchant de négocier les soutiens en santé mentale dont ils ont tant besoin. Du 14 janvier au 16 février 2022, les infections à la COVID-19 chez le personnel de la santé sont passées de 28 336 à 34 662, une augmentation considérable qui, selon le SCFP et le SEIU Healthcare, est associée au rationnement de l’équipement de protection individuelle et au fait de forcer les employé(e)s malades à la COVID-19 à travailler pendant leur période d’isolement.

Michael Hurley, président du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO-SCFP), a déclaré que « les travailleuses et travailleurs de la santé ne devraient pas avoir à mendier pour de l’équipement de protection ou une augmentation de salaire. Nous demandons au gouvernement de revenir sur sa décision d’imposer, à travers son projet de loi 124, une réduction du salaire réel. Et si le gouvernement prévoit offrir des primes de maintien en poste, nous lui demandons de les offrir à l’ensemble du personnel de la santé. Oui, à tout le monde : les stagiaires, les résidents et les résidentes, les infirmiers et infirmières, les préposé(e)s au nettoyage, le personnel de bureau, le personnel paramédical, les préposé(e)s aux services de soutien à la personne et le personnel de soutien ont travaillé dur. Ils ont beaucoup sacrifié. Et on manque de personnel dans presque toutes les professions. »

On avait invité tous les chefs de parti à rencontrer le personnel de première ligne et à accepter la livraison des cartes postales, mais seuls les chefs du NPD, du Parti libéral et du Parti vert ont répondu présents.

« Cette récente augmentation du nombre de travailleuses et de travailleurs qui contractent la COVID-19 exerce une pression encore plus forte sur la crise des ressources humaines en santé que nous exhortons le gouvernement Ford à résoudre depuis des mois », explique la présidente du SEIU Healthcare, Sharleen Stewart. « Au lieu d’augmentations salariales temporaires et de primes ponctuelles pour certaines professions, ce qui sème la division dans nos établissements de santé, le gouvernement ontarien doit abroger le projet de loi 124 pour donner à tous les travailleurs et travailleuses de la santé l’accès à un salaire qui reflète leur dur labeur, leurs sacrifices et les soutiens en santé mentale dont ils ont tant besoin après deux ans en première ligne de la COVID-19. »