La réponse du SCFP au comité consultatif d’experts de la Nouvelle-Écosse chargé de recommander des améliorations aux soins de longue durée

Le comité consultatif d’experts chargé de recommander des améliorations aux soins de longue durée en Nouvelle-Écosse a raté une occasion en or de recommander les mesures nécessaires pour s’attaquer aux causes profondes des problèmes dans ce secteur.

Il aurait dû prôner un ratio de 4,1 heures de soins directs par résident par jour (h/r/j) pour accorder aux travailleurs des soins de longue durée (SLD) le temps de soigner. Ce chiffre de 4,1 h/r/j s’appuie sur des données probantes. Au lieu de cela, le groupe d’experts a recommandé de combler les lacunes du système avec des travailleurs non formés qui nécessiteront une formation en cours d’emploi, leur laissant encore moins de temps pour soigner.

Le rapport propose aussi de bonnes idées que le gouvernement doit mettre en œuvre immédiatement, comme le rétablissement de la bourse aux aides-soignants. Le SCFP-N.-É. demande à l’État d’aller au-delà de la bourse recommandée par le comité et d’appuyer fermement l’offre de bourses d’études pour permettre aux aides-soignants de parfaire leur formation tout en conservant un niveau de vie décent. Il appuie la recommandation du comité selon laquelle il faut pleinement mettre en œuvre la stratégie de prévention des blessures dues à la pression dans les établissements de SLD.

Selon le SCFP-N.-É., la recommandation visant les « aides-soignants en SLD » ne résoudra pas les problèmes du secteur, ce qui l’inquiète grandement.

« Le secteur des SLD est en feu et le présent rapport lui apporte un verre d’eau », explique sa présidente, Nan McFadgen. « Nous avons besoin d’une stratégie sérieuse de recrutement et de rétention. Nous n’avons pas besoin d’aides-aides-soignants. Et les aides-soignants des SLD n’ont pas eu d’augmentation depuis 2013. »

« Nos membres veulent fournir les meilleurs soins possible aux résidents des soins de longue durée, poursuit-elle. Le gouvernement doit cesser d’utiliser la loi 148 pour attaquer les travailleurs des SLD et encourager plutôt le retour de ceux qui ont quitté le secteur à la recherche d’une carrière mieux rémunérée et plus respectée. »

« Le respect, souligne-t-elle, commencerait par une augmentation pour les aides-soignants, dont le salaire de départ est de 16,38 $ l’heure. »

« Nous sommes très déçus que le comité n’ait pas retenu le ratio de 4,1 heures de soins directs par résident par jour », affirme la présidente du comité de coordination des soins de longue durée du SCFP-N.-É., Louise Riley. « Au lieu de cela, il recommande d’ajouter des travailleurs temporaires non qualifiés. »

« Les aides-soignants sont hautement qualifiés et dévoués, assure-t-elle. Ils effectuent des centaines de tâches spécialisées au quotidien, comme lever, transférer, nourrir, laver et habiller les résidents. C’est un travail qualifié qui n’est pas accessible à n’importe quel individu, si l’on se soucie de la qualité des soins. Ce groupe d’experts n’a pas abordé les principaux facteurs qui poussent les gens à quitter le secteur qu’ils aiment : les quarts de travail et les heures supplémentaires obligatoires, les quarts de 12 à 24 heures, le travail en effectif réduit, le manque de vacances, les changements d’horaire de dernière minute et la faiblesse des salaires. »

« Le gouvernement ne peut pas se cacher derrière ce rapport pour éviter d’accroître ses investissements dans les soins », estime Kathy MacLeod, conseillère au SCFP national.

« Si nous avons une pénurie d’aides-soignants dans les SLD, c’est parce que le gouvernement actuel a créé une situation où ceux-ci sont surchargés de travail et n’ont pas le temps de prendre soin des résidents. Après qu’on ait attaqué les travailleurs de première ligne, réduit les effectifs et gelé les salaires, il n’est pas étonnant qu’on vive une crise dans le recrutement et la rétention d’aides-soignants et d’infirmières et d’infirmiers auxiliaires autorisés. »

Le SCFP représente environ 4 000 membres œuvrant dans 48 foyers de soins de longue durée en Nouvelle-Écosse.