Entendu lors de la première journée des consultations publiques sur le projet de loi 96, le SCFP-Québec a réitéré son appui à ce projet de loi nécessaire. Sans s’opposer à l’apprentissage ou à la maîtrise de l’anglais ou d’une autre langue par la population ni à l’offre de tout service en anglais, le SCFP-Québec conteste la propension qu’ont les employeurs de l’administration publique – particulièrement les municipalités, les CISSS et les CIUSSS – à afficher des postes bilingues sans justification.
Les modifications proposées dans le projet de loi 96 devraient, en partie, colmater cette brèche, notamment en interdisant à un employeur d’exiger la connaissance d’une autre langue pour des tâches qui ne le nécessitent pas. Toutefois, pour s’assurer de réduire à la source les affichages de postes bilingues non justifiés et les litiges qui y sont associés, le SCFP-Québec croit qu’il faut doter les organismes municipaux et gouvernementaux de comités de francisation, comme dans le secteur privé.
« Il faut permettre aux travailleuses et travailleurs d’accompagner les organismes municipaux, de la santé et de l’éducation dans l’identification de leurs réels besoins de bilinguisme. De plus, ces comités pourraient contribuer activement à la francisation des immigrants qui sont nombreux, par exemple, à intégrer le réseau de la santé », a déclaré Nathalie Blais, conseillère au Service de la recherche du SCFP-Québec.
Ce dernier dénonce le manque cruel de ressources d’apprentissage du français pour les personnes immigrantes adultes qui, contrairement aux enfants, sont laissées à elles-mêmes à leur arrivée au Québec. Le SCFP-Québec demande donc que des cours de français et de culture québécoise soient donnés sur les lieux du travail et pendant les heures de travail, dans toutes les entreprises ainsi que dans le secteur public.
« Bien souvent, ces nouveaux arrivants n’ont pas le temps ni les ressources nécessaires pour apprendre le français avant d’entrer sur le marché du travail. Ces gens doivent ainsi occuper un emploi – parfois même deux – pour subvenir aux besoins de leur famille, sans avoir les bases de la langue leur permettant de s’intégrer à la société québécoise. Nos membres qui sont dans cette situation nous rapportent que les cours de français actuellement offerts à l’extérieur du boulot ne tiennent pas compte de leur réalité », a affirmé Frédéric Bisson, secrétaire général du SCFP-Québec.
En conclusion, le SCFP-Québec se réjouit du fait que le projet de loi 96 fait de l’apprentissage du français, la langue commune, un droit fondamental. Il appuie également le mémoire que la FTQ présentera demain.