Les travailleuses et travailleurs de la protection de l’enfance et des services de soutien chez Family and Children’s Services of Lanark, Leeds and Grenville (FCSLLG) ont été mis à rude épreuve par l’augmentation de la charge de travail. C’est pourquoi ils ont décidé de faire du piquetage. Ils espèrent ainsi pousser leur employeur à investir dans les services destinés aux enfants vulnérables.
Après plus d’un an de négociations entre la centaine de membres du SCFP 2577 et FCSLLG, l’employeur refuse toujours de corriger les problèmes de charge de travail ou d’augmenter les salaires afin de mieux retenir une main-d’œuvre qualifiée et dévouée. Les membres, n’ayant plus grand espoir d’améliorer leurs conditions de travail, seront en grève à compter de minuit une le 12 juillet.
« Lorsqu’on parle de dossiers et de charge de travail, en fait on parle d’enfants », explique Arlette Carrier, intervenante en protection de l’enfance et présidente du SCFP 2577. « Chaque dossier est un enfant et une famille qui ont besoin d’aide. Depuis le début des négociations, nous nous sommes concentrés sur l’obtention de ressources pour nous assurer que l’aide est là quand elle est nécessaire. Je suis terriblement déçue que notre employeur refuse de reconnaître le bien-fondé de nos demandes ou les défis urgents auxquels sont confrontées les familles. Nous nous efforçons de laisser l’enfant dans sa famille, mais nous travaillons avec des enfants à très haut risque dans leur famille. Ce travail prend du temps pour élaborer des plans de sécurité avec la famille et la communauté, tisser des liens avec les parents, rencontrer les enfants et les proches, fournir les soutiens essentiels qui permettent de garder les enfants en sécurité dans leur foyer familial. Avec une charge de travail plus raisonnable, nous aurions plus de temps à consacrer au soutien des familles et à la sécurité des enfants. »
La législation introduite en 2018 a changé l’orientation de la protection de l’enfance, mettant davantage l’accent sur l’intervention précoce et la prévention pour garantir la sécurité des enfants au sein de leur famille et ne pas les arracher à leur communauté. Ce nouveau mandat a entraîné une diminution du nombre d’enfants pris en charge, mais les défis auxquels sont confrontés les enfants vulnérables sont plus complexes et nécessitent plus d’aide que jamais.
« Aucun dossier n’est simple », raconte Jennifer Cromey, intervenante en services aux familles chez FCSLLG. Nous composons avec des traumatismes, de la pauvreté, des problèmes de santé mentale, de la toxicomanie, de la violence, de la précarité du logement, etc. Notre pire crainte est d’oublier quelque chose et qu’un enfant en souffre. C’est pourquoi nous décrochons notre téléphone au milieu de la nuit et que nous travaillons la fin de semaine. Mais ça ne peut plus continuer comme ça. Les choix de la direction poussent le personnel vers la sortie. Nous travaillons jusqu’à l’épuisement sans que les enfants et les familles reçoivent le soutien dont ils ont besoin. »
Les propositions de l’employeur auraient enfoncé les travailleuses et les travailleurs encore plus profondément dans la pauvreté, avec des salaires bien en deçà du taux d’inflation et une indemnité kilométrique près de dix cents en dessous des lignes directrices de l’ARC. C’est comme si FCSLLG demandait à sa main-d’œuvre de la subventionner.