Members at CUPE's education sector meetingLes membres du SCFP de partout au pays se sont réunis par secteur, dimanche, pour partager leurs expériences, identifier leurs défis et travailler ensemble pour trouver des solutions.

Le personnel des services éducatifs à la petite enfance est encore à la traîne

Le programme fédéral de services de garde de jeunes enfants a été mis en œuvre différemment dans chaque province, ce qui a créé une myriade de problèmes (bas salaires, difficultés de recrutement, listes d’attente plus longues, etc.). Telle est la conclusion des délégué(e)s qui ont participé à la réunion du secteur des services de garde.

Même si plusieurs provinces ont pris des mesures afin de réduire les coûts pour les familles, les travailleuses et travailleurs sont laissé(e)s pour compte. Seulement cinq provinces ont adopté des échelles salariales — et malgré ça, les salaires dans ces provinces ne sont pas suffisants pour permettre à la personne moyenne d’élever une famille. Plusieurs membres de longue date se retrouvent dans le rouge et les hausses salariales sont appliquées de façon incohérente. Les délégué(e)s ont aussi discuté de la prolifération des garderies à but lucratif et des défis qu’elles engendrent.

Les membres ont aussi évoqué la nécessité d’accroître la syndicalisation dans le secteur, à la fois pour augmenter le taux de syndicalisation et pour renforcer les liens entre les sections locales, les parents et les groupes de revendication.

Le secteur des communications fait face à des défis à cause des changements technologiques

Le secteur des communications est constamment en changement, notamment à cause des nouvelles technologies. Ces bouleversements ont dominé les présentations et les échanges. 

L’intelligence artificielle promet de transformer le secteur radicalement. Les ajustements au cadre législatif et réglementaire ne sont pas assez rapides. Les membres ont notamment discuté des projets de loi C-11 (Loi sur la radiodiffusion), C-18 (Loi sur les nouvelles en ligne), et C-26 (projet de loi sur la cybersécurité).  

Le secteur rencontre aussi des défis importants sur le plan financier qui risquent de se traduire par encore plus de pertes d’emplois, la délocalisation de nombreux emplois vers d’autres pays, l’automatisation de certaines fonctions et la sous-traitance.  

Des discussions ont aussi eu lieu sur le besoin d’une loi anti-briseurs de grève pour les secteurs sous juridiction fédérale comme les télécommunications.  

Le personnel de l’éducation s’unit contre les attaques clivantes de la droite

Vendredi dernier, le gouvernement du Parti saskatchewanais, dirigé par de Scott Moe, adoptait la loi 137, qui porte atteinte aux personnes trans. La réunion sectorielle du personnel de l’éducation a donc débuté par une présentation sur les façons de résister aux attaques clivantes de la droite. 

Les participant(e)s ont reçu une fiche d’information préparée par le Service des droits de la personne, qui explique pourquoi les gouvernements de droite veulent diviser les travailleuses et travailleurs, plutôt que de les voir uni(e)s contre les coupes dans les services publics, la crise du coût de la vie et d’autres problèmes. S’en est suivie une discussion sur la façon dont les membres trans et non binaires du SCFP ont récemment été la cible de haine au travail — et de commentaires ou de blagues subtiles anti-trans visant à les diminuer.

Les participant(e)s ont convenu que les conservateurs et les groupes d’extrême droite tentent de diviser les travailleuses et les travailleurs en diffusant de la désinformation sur les jeunes 2ELGBTQI+. Ils ciblent les jeunes transgenres pour détourner l’attention de leurs politiques anti-syndicales, alimentant la haine à l’égard de personnes vulnérables à des fins politiques. 

Joanne Lavkulich, présidente du Comité du personnel de l’éducation de l’Alberta, a présenté un rapport résumant la lutte des membres pour une hausse salariale de 2 $ de l’heure afin de compenser la hausse du coût de la vie et les réductions salariales imposées par le gouvernement albertain depuis plusieurs années, alors que le Parti conservateur uni accumule les surplus budgétaires. Le Conseil des syndicats des conseils scolaires de l’Ontario du SCFP s’était trouvé dans une situation semblable l’an dernier lors de ses négociations centrales.

Les employé(e)s des services d’urgence se penchent sur la pénurie de personnel

Les délégué(e)s des services d’urgence et de sécurité (SUS) du SCFP se sont réuni(e)s pour discuter des graves problèmes qui touchent les travailleuses et travailleurs du secteur. Les délégué(e)s ont parlé des victoires et des difficultés rencontrées dans les négociations contractuelles partout au pays.

Les préoccupations concernant la rémunération, la gouvernance, les changements technologiques, les normes de dotation et la pénurie de personnel ont été abordées. Les délégué(e)s ont discuté de certaines résolutions importantes du congrès, notamment celles visant à améliorer les dispositions sur l’évaluation des emplois, en plus d’aborder des stratégies pour tenir les gouvernements et les employeurs responsables des décisions qui affectent le personnel des services d’urgence et de sécurité, ainsi que les soins offerts.

Andréane Chénier, spécialiste de la santé et de la sécurité au SCFP, a mené une discussion animée sur la santé mentale, le stress professionnel et la sécurité psychologique au travail, en particulier pour le personnel des services ambulanciers et de répartition.

Stopper la privatisation des projets énergétiques

L’électrification gagne du terrain, et le rôle des travailleuses et travailleurs du secteur de l’énergie dans notre société gagne en importance. Plus que jamais, nous avons besoin d’une vraie planification à long terme pour protéger notre souveraineté énergétique. Les investisseurs privés font pression pour la déréglementation de la production, du transport et de la distribution d’énergie. Ils veulent transformer nos infrastructures vitales en sources de profits privés, où les contribuables paient la facture sans en tirer aucun bénéfice réel. 

Le manque de personnel et les défis climatiques sont utilisés par certains gouvernements pour justifier les privatisations dans le secteur. Cette menace est évidente dans le domaine des énergies renouvelables, comme l’énergie éolienne au Québec, où pratiquement tous les projets sont menés par le privé. Cette érosion du contrôle public doit cesser.

Dans les jours à venir, les délégué(e)s présenteront des résolutions visant à renforcer notre capacité énergétique publique. La transition juste doit être menée au public à 100 %.

Le personnel de la santé lutte contre la privatisation, défend les soins de santé publics 

La lutte à la privatisation a prédominé à la rencontre du secteur de la santé dimanche, alors que les membres ont appuyé des résolutions pour s’opposer au démantèlement des réseaux de santé publics au Canada. 
 
La première résolution demande au syndicat national de mener une campagne d’éducation et de mobilisation contre la privatisation, tandis que la seconde vise à s’assurer que le SCFP remporte d’éventuels votes de représentation provoqués par les réformes du gouvernement de la CAQ qui affaiblissent les droits des travailleuses et travailleurs. 

Les membres ont partagé leurs préoccupations à propos des gouvernements provinciaux qui privent le système public de moyens et encouragent la privatisation, et ont discuté d’initiatives locales pour déjouer leurs plans. L’utilisation alarmante d’infirmières d’agence, ainsi que les défis de recrutement et de rétention du personnel, ont été identifiés comme des menaces répandues dans toutes les juridictions. 

Sur une note optimiste, un panel composé de leaders du secteur de la santé provenant de la Colombie-Britannique, du Québec et de la Nouvelle-Écosse a partagé des réussites, telles que le contrat de travail historique du Syndicat des employés d’hôpitaux avec le gouvernement néo-démocrate de la Colombie-Britannique. 

Personnel des bibliothèques : combattre la haine et la désinformation

Par un dimanche sombre et maussade à Québec, le personnel des bibliothèques de partout au pays a discuté de l’orage qui s’abat sur le secteur, tout en célébrant des victoires importantes.

Les délégué(e)s ont rappelé que les bibliothèques et leurs employé(e)s avaient été la cible de la haine et de la désinformation pour avoir offert des livres présentant positivement les personnes trans et pour avoir organisé l’heure du conte drag. Le personnel des bibliothèques a joué un rôle crucial pour contrer ces attaques réactionnaires de la droite, comme il l’a fait pendant la pandémie, alors que plusieurs vagues de désinformation ont déferlé sur le pays.

Les délégué(e)s de la Colombie-Britannique ont souligné que le SCFP parraine désormais un club de lecture d’été dans la province, alors que dans d’autres provinces, ce programme est parrainé par une grande banque. On a abondamment discuté des tactiques novatrices utilisées lors de la grève de 71 jours à la bibliothèque publique de Bradford West Gwillimbury, où 32 employé(e)s ont fait preuve d’une grande solidarité dans leurs revendications pour obtenir une bonne première convention collective.

Tout au long du congrès, le secteur des bibliothèques du SCFP célébrera le Mois des bibliothèques au Canada, qui a lieu en octobre. Les délégué(e)s du secteur invitent les membres des autres secteurs à visiter leur kiosque au Village du SCFP et à raconter comment les bibliothèques ont fait une différence dans leur vie.

Le personnel municipal s’attaque au coût de la vie, à la précarité et aux problèmes de santé mentale

La réunion sectorielle du personnel municipal a mis en évidence les défis communs à l’échelle nationale dans la lutte pour de meilleurs salaires, plus de soutien pour la santé mentale et des solutions à la précarité d’emploi.

Les membres ont raconté les difficiles batailles menées pendant la dernière année, et les victoires remportées en cours de route. Ils ont obtenu de meilleurs salaires, des avantages sociaux plus complets et des indemnités pour leur temps de déplacement. À l’avenir, l’objectif sera d’obtenir plus d’aide en santé mentale, ce qui est devenu une priorité pour beaucoup depuis le début de la pandémie. Les membres tenteront aussi d’obtenir des primes pour contrer l’inflation et des salaires qui tiennent compte de la hausse du coût de la vie.

Cette année, le secteur municipal a soumis 13 nouvelles résolutions visant à soutenir les personnes occupant des emplois précaires et les communautés racisées ou marginalisées. Ces résolutions visent notamment à proposer de nouvelles ressources éducatives pour les membres et à créer une base de données centralisée pour l’évaluation des emplois, la rémunération et les classes d’emplois.

Aider le personnel des campus, freiner les salaires des cadres

L’explosion du coût de la vie pour le personnel des campus a été un sujet chaud pour les délégué(e)s représentant les sections locales du SCFP dans les universités, les collèges et les organisations étudiantes.

Lors de la réunion sectorielle de l’enseignement postsecondaire, les délégué(e)s ont discuté de certains des gains réalisés par les membres du SCFP au Canada ces deux dernières années. Alors que les administrations d’établissements postsecondaires cherchent de plus en plus à générer des profits et à sabrer les coûts de main-d’œuvre, plusieurs sections locales ont souligné deux priorités de négociation : la hausse des salaires des employé(e)s les moins bien rémunéré(e)s des campus et une meilleure sécurité de la retraite grâce à des régimes de retraite élargis.

Les délégué(e)s ont aussi donné plusieurs exemples d’universités et de collèges qui ont des administrations en constante expansion et des cadres nettement surpayé(e)s. Beaucoup ont souligné l’importance de dénoncer les établissements postsecondaires qui demandent aux syndicats d’accepter des baisses salariales pour ses membres, tout en trouvant toujours plus d’argent pour rémunérer leurs cadres avec des salaires indécents. Les délégué(e)s se sont engagé(e)s à s’opposer à ce « gonflement administratif » dans une résolution.

Personnel des services sociaux : exercer un plus grand pouvoir politique

Avec plus de 54 000 membres du SCFP travaillant dans les services sociaux au Canada, les délégué(e)s à la réunion sectorielle ont convenu que l’action politique devait s’exercer à petite et à grande échelle – et qu’elle commençait par la mobilisation des membres.

« Notre influence ne se limite pas à la table de négociation », a souligné Sheryl Burns, vice-présidente générale du SCFP pour la Colombie-Britannique et militante de longue date dans le secteur. « Et notre influence s’accroît quand nos membres partagent leurs réussites. »

Les délégué(e)s ont entendu deux histoires récentes d’employé(e)s des services sociaux qui ont exercé une influence politique. La présidente du SCFP-Manitoba, Gina McKay, a rappelé que le personnel de ce secteur avait été le pilier du récent succès électoral du NPD au Manitoba. Matt Thompson, conseiller syndical du SCFP, a quant à lui raconté comment une petite section locale de la Saskatchewan composée de professionnel(le)s du soutien direct avait mené une campagne politique pour sauver plus de 45 emplois.

Ces témoignages ont mené à une discussion sur les tactiques pour renforcer le pouvoir des travailleuses et travailleurs, parmi des membres qui font souvent passer le travail avant leur propre bien-être.

Les membres du secteur des transports font front commun contre la privatisation

Les délégué(e)s du secteur des transports de la Nouvelle-Écosse, du Québec, de l’Ontario et de la Colombie-Britannique ont discuté des défis posés par la privatisation dans leur secteur, et mis en commun leurs connaissances pour renforcer la solidarité partout au pays.

Un thème commun a été le tort causé aux communautés par la sous-traitance des transports publics, de l’entretien des routes et d’autres services essentiels. Les délégué(e)s ont fait preuve d’unité dans leur cause, dénonçant entre autres la tentative de fusion des services de transport en commun à Laval et le retrait progressif des services de transport syndiqués à Hamilton et à Kitimat.

Il y avait aussi de l’espoir lors de la réunion. Ryan Boyce, directeur régional adjoint en Colombie-Britannique, a parlé de la victoire inspirante des membres du SCFP 561 dans la vallée du Fraser. Après près d’un an de négociations qui n’ont pas réussi à faire bouger leur employeur privé (Transdev), ces membres ont débrayé pendant quatre mois et obtenu un régime de retraite et des hausses salariales importantes, comblant ainsi l’écart avec les autres employé(e)s des services de transports en commun de la région.

Les délégué(e)s ont aussi entendu des représentant(e)s de la Division du transport aérien sur le travail non rémunéré, et sur la campagne visant à empêcher la privatisation des services routiers en Nouvelle-Écosse.