Message d'avertissement

Attention : cette page est tirée de nos archives. Il se pourrait que notre site Internet contienne des informations plus récentes sur ce sujet. Pour le savoir, utilisez notre moteur de recherche.

Margot Young | SCFP Recherche

Alors que les cérémonies de remise de diplômes se déroulaient partout au pays, la dette étudiante moyenne atteignait près 27 000 dollars au Canada. Dans ce contexte, un étudiant de l’Université de la Colombie-Britannique a profité de la campagne Twitter de l’université #Je n’oublierai jamais UBC… et répond: « à cause de ma dette écrasante ». Cela reflète la réalité de bien des nouveaux diplômés.

« Des droits de scolarité élevés et des prêts comme principale source de financement étudiant font grimper la dette des étudiants à des niveaux record. Des droits qui grimpent en flèche, l’immense dette étudiante, le chômage élevé chez les jeunes, sans oublier l’étiolement de la classe moyenne, tout cela fait que cette génération pourrait être la première à réussir moins bien que celle qui l’a précédée », a déploré Jessica McCormick, de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants. 

Des données compilées par le Centre canadien de politiques alternatives (CCPA) démontrent que les étudiants doivent travailler plus longtemps pour payer leurs études universitaires qu’il y a une génération.Les statistiques varient toutefois grandement selon les provinces. 

C’est à Terre-Neuveet- Labrador que les études coûtent le moins cher. Dans cette province, comparativement à 1975, un étudiant doit travailler environ une semaine de plus au salaire minimum pour payer les droits de scolarité de ses études universitaires de premier cycle. C’est en Ontario, où l’on retrouve le plus grand nombre d’étudiants universitaires du premier cycle, que la facture est la plus salée. Les étudiants ontariens doivent travailler au moins deux fois plus au salaire minimum que la génération précédente pour payer leurs droits de scolarité. 

« Les priorités ont changé. Avec la baisse du financement public et sa substitution par de l’aide fournie une fois les dépenses engagées par les étudiants (crédits d’impôt ou remboursement des prêts étudiants), le coût de l’éducation supérieure est refilé aux étudiants et à leurs familles. Pourtant, des recherches internationales illustrent de manière concluante les bienfaits exponentiels procurés par une société plus instruite. Nous devrions donc partager le coût de l’éducation en rendant le système d’études postsecondaires plus accessible, plus abordable et plus imputable », a souligné Erica Shaker, du CCPA. 

Financer l’éducation par la dette étudiante est inéquitable. En exigeant des étudiants à faible et à moyen revenu qu’ils financent leur éducation en s’endettant, on les oblige à payer plus pour leur instruction que ceux qui ont les ressources voulues pour assumer le plein coût de cette éducation dès le départ. En effet, les étudiants qui paient leurs droits de scolarité sans s’endetter ne paient que le prix « affiché », tandis que ceux qui doivent emprunter paient leurs droits, plus les intérêts accumulés sur leur dette.

« Les étudiants d’aujourd’hui ne réclament ni cadeaux, ni traitement de faveur. Ce que veut cette génération, et ce dont elle a besoin, c’est du même appui et des mêmes outils de réussite dont ont bénéficié les étudiants de la génération précédente. Si nous ne sommes même pas en mesure d’offrir ce soutien de base, alors nous avons vraiment échoué, non seulement pour cette génération-ci, mais aussi pour les prochaines », a souligné Jessica McCormick.

Le SCFP est favorable à l’adoption de critères nationaux pour le financement des programmes d’éducation postsecondaire. Nous voulons assurer la qualité et l’accessibilité de l’éducation postsecondaire publique. Pour en savoir plus sur les positions du SCFP, lisez notre brochure intitulée Éducation postsecondaire : nos choix, notre avenir.