Lou Arab | Service des communications
Si vous ou un de vos êtres chers vivez dans un foyer de retraite ou un établissement de soins de longue durée, Bukola Abiona est le genre d’employée que vous souhaitez avoir à vos côtés.
Bukola Abiona, une Nigériane d’origine qui a émigré au Canada en 2008, est une infirmière auxiliaire autorisée (IAA) à l’emploi d’Intercare South à Calgary, un foyer de soins de longue durée. Elle prend chaque aspect de son travail très au sérieux – pas seulement les aspects médicaux. Elle a en effet pour objectif de traiter les résidents avec amour.
« C’est donnant-donnant. On récolte ce que l’on sème. Je chante avec eux, je danse avec eux, je leur achète des choses. Je les traite comme j’aimerais qu’on traite mes parents », a-t-elle confié.
D’abord formée comme ingénieure chimiste, Bukola Abiona s’est tournée vers les soins infirmiers puisqu’elle n’a pas pu satisfaire aux exigences canadiennes pour exercer sa première profession. Ella a entrepris ses études pour devenir IAA tout en travaillant comme aide-soignante et en élevant ses trois enfants.
Au départ, Bukola Abiona prévoyait poursuivre ses études pour devenir infirmière autorisée, mais la vie en a décidé autrement, car elle a notamment commencé à s’impliquer au sein du SCFP. Peu après la syndicalisation de son nouveau lieu de travail, la vice-présidence de la section locale 8 du SCFP était à combler. Lors d’une réunion à laquelle elle n’a pas pu assister, les membres ont proposé sa candidature. La présidente de la section locale, Colette Singh, lui a ensuite téléphoné et son implication syndicale a commencé.
« J’ai dit à Colette que j’étais désolée parce que j’ignorais tout du monde syndical. Mais je ne voulais pas décevoir les membres, puisqu’ils m’avaient nommée parce qu’ils me font confiance. Colette m’a dit de ne pas avoir peur, puisque je recevrais une formation », a-t-elle raconté.
La pandémie de COVID-19 a durement touché la Ville de Calgary. Les foyers de soins de longue durée et les usines de transformation de viande ont été particulièrement touchés. Dans le lieu de travail de Bukola Abiona, ces deux réalités se sont conjuguées lorsque certaines collègues mariées à des employés des usines de viande ont contracté le virus.
Avant la pandémie, les foyers de soins de longue durée manquaient déjà cruellement de personnel en raison du sous-financement et de la faiblesse des salaires. L’absence de ces collègues infectées et les préoccupations sanitaires des employés restants ont alourdi la charge de travail.
« Ça fait plusieurs jours que nous travaillons des quarts de douze heures. Nous sommes censés travailler sept heures par jour », a souligné Bukola Abiona.
« C’est très difficile, mais je félicite tous les membres qui continuent de venir travailler et qui collaborent pour assurer la sécurité des résidents et du personnel », a-t-elle ajouté.
Bukola Abiona a-t-elle peur de tomber malade?
« Je ne veux pas être malade. Je me lave souvent les mains et quand j’arrive à la maison, je change mes vêtements dans le garage. J’ai un panier à linge où je mets tous mes vêtements avant d’entrer dans la maison. En entrant, je vais directement prendre ma douche. Je ne parle ni ne touche à personne avant d’avoir fini de prendre soin de moi », a-t-elle conclu.