La division québécoise du SCFP accueille avec tiédeur les mesures annoncées dans le budget Morneau au chapitre du soutien aux entreprises médiatiques canadiennes. Pour le SCFP, on ne peut que saluer l’investissement de 172 millions de dollars sur cinq ans au Fonds des médias du Canada (FMC). Après ces cinq ans, cet investissement sera de 42,5 millions par année.

Par contre, en l’absence de geste significatif pour rétablir l’équilibre fiscal entre entreprises canadiennes et géants du numérique, la crise des médias demeure entière.

« Nous saluons l’engagement à long terme du gouvernement du Canada envers le FMC. Cela va atténuer la crise au chapitre des productions télévisuelles de divertissement. Mais vu le manque de courage politique du gouvernement Trudeau, les diffuseurs canadiens continueront de subir la concurrence déloyale de géants du numérique qui ne payent ni taxes ni impôts. Aujourd’hui, on soigne les symptômes sans guérir la maladie », a expliqué Denis Bolduc, président du SCFP-Québec.

Le SCFP endosse d’ailleurs la réaction au budget Morneau de la Coalition pour la culture et les médias, qui critique l’inaction du gouvernement au sujet de l’équité fiscale. Cette réaction est disponible ici.

Par ailleurs, le SCFP se dit extrêmement préoccupé du peu de soutien accordé dans le budget à la presse écrite régionale et au journalisme local.

« Le journalisme local est littéralement en voie de disparition, et 50 millions sur cinq ans pour tout le Canada, ça n’aura pas d’impact déterminant. L’information locale vit une agonie au ralenti, en grande partie à cause des géants du numérique qui captent ses revenus publicitaires. Nous lançons encore une fois un cri d’alarme, c’est un désastre qui continue pour la démocratie et la culture », d’ajouter Denis Bolduc.

Enfin, le SCFP se montre sceptique quant à la volonté du gouvernement fédéral d’étudier « de nouveaux modèles qui autoriseront les dons privés et le soutien philanthropique » aux journaux locaux. « À première vue, ça ressemble à un faux-fuyant : les dons de charité ne sauraient remplacer les revenus perdus », de conclure Denis Bolduc.