Kevin Wilson | Service des communications

D’agent de bord à agent médical

En temps normal, le rôle des agents de bord et des autres employés du secteur aérien est d’accueillir les voyageurs et de les aider à se rendre à destination de la façon la plus sécuritaire et confortable possible.

Mais nous ne sommes pas en temps normal.

Les employés des compagnies aériennes sont passés du jour au lendemain d’un rôle « d’ambassadeurs du service à la clientèle » à un rôle « d’anges gardiens » et de « protecteurs » alors que la pandémie de COVID‑19 frappait un pays après l’autre.

« Nous sommes en première ligne de cette pandémie depuis le tout début », a souligné Christina (nom fictif), agent de bord de la ligne principale d’Air Canada.

Christina est agent de bord depuis de nombreuses années. Elle était en service lors des attentats du 11 septembre 2001 et durant l’épidémie de grippe H1N1.

« Pour moi, c’est du déjà-vu », a-t-elle noté.

Durant les premiers jours de l’épidémie de coronavirus, Christina a travaillé sur plusieurs vols en provenance et à destination d’une des villes les plus touchées en Amérique du Nord. Ses collègues et elle ont été dangereusement exposés au virus, sans directives claires des gouvernements et de leur employeur, et avec peu d’équipements de protection.

C’est dans ces conditions précaires que Christina et tous ses collègues d’Air Canada ont dû travailler face à une épidémie virale très contagieuse.

Sur l’un des derniers vols de ce cycle initial, un passager en transit en provenance de l’Italie, un pays durement touché, est embarqué à bord et a indiqué qu’il ne se sentait pas bien tout. Il avait des symptômes de la COVID-19.

« Il a passé les douanes sans aucun contrôle sanitaire, puis il est embarqué en se plaignant qu’il se sentait malade et nous étions en première ligne de défense. Dans un cas comme celui-là, il faut passer d’un rôle de “service à la clientèle” à un rôle de “sécurité” », a indiqué Christina.

Après avoir consulté le commandant de bord, Christina et ses collègues agents de bord ont pris la décision de ne pas autoriser le passager à rester sur le vol.

« Les ambulanciers sont arrivés, avec leurs gants, leurs habits de protection et leurs masques. Ç’a été une situation très effrayante et perturbante juste avant un vol, et je me suis dit que nous allions voir ça de plus en plus souvent », a-t-elle poursuivi.

À partir de ce moment, Christina et ses collègues ont compris qu’ils allaient devoir jouer plusieurs autres rôles pour assurer leur sécurité et celles des passagers.

Dans les semaines suivantes, Christina et ses collègues ont été emportés dans un tourbillon, alors que les voyageurs se sont empressés de rentrer chez eux avant la fermeture des frontières. Ils sont maintenant confrontés à une grande incertitude financière alors que l’économie mondiale plonge en récession à cause de la COVID‑19.

« L’impact de la pandémie sur notre industrie sera encore plus grand que celui du 11 septembre », a indiqué Christina.

Le transport aérien commercial a presque complètement cessé et personne n’est à l’abri des licenciements.

Mais malgré l’incertitude, la peur et les bouleversements, les employés des compagnies aériennes comme Christina ont constamment démontré leurs compétences et leur professionnalisme, a tenu à souligner la vice-présidente de la Composante Air Canada du SCFP, Theresa Mitchell.

« Nous sommes vraiment fiers d’eux et nous sommes déterminés à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour aider et soutenir les agents de bord. Nous comprenons à quel point la situation est difficile », a-t-elle ajouté.

« Comme dirigeants syndicaux, nous nous sentons plus solidaires que jamais envers nos membres. Ils ont besoin de notre soutien et nous faisons tout ce que nous pouvons pour les aider », a conclu Theresa Mitchell