Lors d’une manifestation à midi aujourd’hui à l’Université métropolitaine de Toronto, les membres du personnel d’entretien et de maintenance ont livré un message clair : ils sont très unis dans leur campagne pour des salaires équitables et un droit de regard sur leur régime de retraite, malgré les insultes et la désinformation provenant de l’administration.
En début de semaine, le président de la TMU, Mohamed Lachemi, a traversé la ligne de piquetage en disant aux membres de l’association des professeur(e)s qui soutenaient les grévistes du SCFP 233 qu’ils « profitaient de ces gens ».
« En laissant entendre que l’association “profite de nous”, le président Lachemi suggère que nous ne sommes que les pions de celle-ci et que nous ne sommes pas assez intelligents pour négocier en fonction de notre propre analyse des offres inadéquates de l’administration », a déclaré l’un des membres du SCFP qui a été témoin de l’incident.
Le vice-président du SCFP 233, Jason Vigilante, a été choqué lorsqu’il a appris la nouvelle. « C’est incroyable, dit-il. L’université a dépensé des millions pour changer son nom et sa marque de commerce, censément dans le but de prioriser des valeurs d’équité et de respect. Et quelques mois plus tard, son président refuse non seulement de négocier un contrat décent avec nous, mais il fait tout son possible pour insulter et rabaisser nos membres. Nous sommes les gens qui ont fait tourner l’université chaque jour de la pandémie. »
Aujourd’hui, les grévistes ont été rejoints sur les lignes de piquetage par le président du SCFP-Ontario, Fred Hahn, et des membres des sections locales de la région du Grand Toronto.
« La lutte des membres du SCFP 233 pour de meilleurs salaires et un régime de retraite équitable prend de l’élan, a-t-il dit. Aujourd’hui, étudiant(e)s, professeur(e)s et membres du personnel universitaire de la TMU, accompagnés de membres du SCFP de toute la RGT, sont venus gonfler les lignes de piquetage en signe de solidarité et de défi contre le manque de respect de l’employeur. Les membres du SCFP ne reculent pas. Avec cette vague d’appui et les dons qui affluent pour soutenir les grévistes, la résolution de nos membres reste forte et nous poursuivrons le combat jusqu’à la conclusion d’un accord équitable. »
Les grévistes revendiquent des augmentations de salaire qui les aideront à suivre le coût de la vie à Toronto, après que la croissance de leur salaire a été maintenue sous le taux d’inflation pendant des années. Ils réclament aussi que l’université annule sa nouvelle pratique inappropriée consistant à augmenter unilatéralement le taux de cotisation de la main-d’œuvre au régime de retraite, un point qui, normalement, doit faire l’objet d’une négociation.
« L’université répand de la désinformation sur le campus au sujet de la caisse de retraite », explique le président du comité du secteur universitaire du SCFP, David Simao. « Le régime est stable et bien financé. Ce que l’université a fait, c’est rejeter sa responsabilité sur la main-d’œuvre, tout en créant une caisse d’environ huit millions de dollars qu’elle pourra ensuite utiliser pour s’accorder — à elle seule — un congé de cotisation. Elle dit qu’elle ne le fera pas, mais nos membres se sont fait flouer trop souvent pour la croire. »
En l’absence de mouvement de l’université, et malgré la détérioration évidente des conditions dans les bâtiments du campus, les membres du SCFP 233 prévoient d’intensifier leurs moyens de pression à l’aube de la deuxième semaine de leur grève.
« Le traitement ouvertement irrespectueux de la direction envers nos membres qui travaillent dur est maintenant passé de la table de négociation aux rues du campus, ajoute Jason Vigilante. Elle devrait lâcher l’irrespect et commencer à nous écouter. Nos revendications ne sont pas déraisonnables; elles maintiendraient la bonne santé du régime de retraite et rétabliraient un semblant d’équité. »