Le SCFP, qui représente environ 16 000 employés d’Hydro-Québec, réagit avec amertume à la démission du PDG Michael Sabia. Pour le SCFP, ce départ annoncé quatre jours après l’adoption sous bâillon du projet de loi 69 confirme qu’il avait été choisi pour privatiser des pans de la société d’État, mettant ainsi la table à la constitution de lucratifs monopoles de production et de distribution d’électricité par de gros joueurs du secteur privé.
« On avait de grandes craintes dès la nomination de Sabia et c’est le pire scénario qui s’est concrétisé. Il a fait sa job de bras et il retourne maintenant à Ottawa. Son mandat aura été marqué par une vaste campagne de privatisation couronnée par le projet de loi 69, qui crée une brèche majeure dans le monopole de distribution d’électricité d’Hydro-Québec et met le cap sur le développement de production privée éolienne, solaire et hydro-électrique », de commenter Patrick Gloutney, président du SCFP-Québec.
« Dans les semaines qui ont suivi son entrée en fonction, il a rencontré nos différents syndicats chez Hydro-Québec, qui l’ont questionné sur de possibles privatisations. Il avait clairement nié toute volonté d’aller dans ce sens et affirmé son attachement au caractère public de notre société d’État. Par la suite, il s’est défendu en affirmant que le projet de loi 69 ne représentait pas une forme de privatisation, ce qui ne tient pas la route cinq secondes », de conclure Patrick Gloutney.
Le SCFP poursuivra ses efforts de mobilisation et de sensibilisation de la société québécoise pour que le legs de privatisation de Michael Sabia et de la CAQ soit effacé et que le caractère public d’Hydro-Québec hérité de la Révolution tranquille soit rétabli.