Les travailleuses et travailleurs constatent déjà les conséquences des menaces commerciales dramatiques proférées par les États-Unis. Il est donc essentiel qu’un solide filet de sécurité sociale et qu’un régime d’assurance-emploi (AE) robuste soient en place pour aider les travailleuses et travailleurs en ces temps difficiles. Avec une élection fédérale imminente, les travailleuses et travailleurs doivent savoir quels partis et quel(le)s candidat(e)s prendront des mesures concrètes pour les soutenir.
Il est bien connu que le régime d’AE du Canada présente des problèmes importants. Beaucoup de travailleuses et de travailleurs ne sont pas admissibles à l’AE, et le faible taux de remplacement de revenu en amène beaucoup à vivre dans la pauvreté. Des améliorations à l’AE sont nécessaires pour assurer la protection de l’ensemble des travailleuses et des travailleurs en cas de licenciement en cette période d’instabilité économique.
Les améliorations au Programme de Travail partagé de l’AE annoncées la semaine dernière sont utiles, mais n’aideront pas une grande partie des travailleuses et des travailleurs touchés par les tarifs. Ce programme permet une semaine de travail réduite lorsqu’un employeur connaît un ralentissement inhabituel. Le travail est redistribué équitablement entre les employé(e)s, et les prestations du Programme de Travail partagé de l’AE viennent complémenter les salaires. C’est une bonne première étape, mais il en faut plus.
Le groupe de travail interprovincial sur l’AE, un regroupement de syndicats et des organisations communautaires ont rédigé une lettre pour demander au gouvernement fédéral d’améliorer l’AE ainsi :
- Instaurer une exigence universelle de 420 heures pour être admissible à l’AE régulière (chômage) et à des prestations spéciales (congé de maternité, congé parental, congé de maladie, soins de compassion, etc.).
- Instaurer un crédit de 300 heures pour garantir que les personnes ayant un emploi précaire soient admissibles.
- Avoir un taux de prestations hebdomadaires minimal d’au moins 600 $ pour protéger les travailleuses et travailleurs faiblement rémunéré(e)s et aider l’économie.
- Hausser la rémunération assurable maximale et le taux de prestations de 55 % afin que les travailleuses et travailleurs ayant un revenu modeste ou élevé reçoivent des prestations adéquates.
- Garantir que les travailleuses et travailleurs migrants qui cotisent au régime d’AE ont plein accès à l’AE.
Ces mesures sont nécessaires dans tous les secteurs et pour l’ensemble des travailleuses et des travailleurs au Canada. Les économistes prévoient que les tarifs américains sur les produits canadiens entraîneront une récession. Des mesures ciblées pour les secteurs soumis à des échanges commerciaux abandonneraient les travailleuses et travailleurs de nombreux secteurs, en particulier ceux et celles de communautés méritant l’équité occupant un emploi précaire.