La crise de dotation en personnel dans les services médicaux d’urgence de Niagara s’est aggravée pendant la vague Omicron. Elle nécessite une attention immédiate, selon le SCFP 911, la pénurie d’ambulances devenant critique.
Le service Niagara EMS est témoin de fréquents codes zéro, des moments où aucune ambulance n’est disponible pour répondre aux appels au 911.
« Vendredi dernier, nous avons été en code zéro pendant neuf heures consécutives », raconte Jon Brunarski, ambulancier et président du SCFP 911. « Pendant neuf heures, personne n’était disponible pour répondre aux gens qui avaient besoin de soins médicaux d’urgence. C’est inacceptable. Nous avons immédiatement besoin de plus de personnel à temps plein et de plus d’ambulances pour répondre aux appels au 911. »
Dans un sondage mené en octobre, 93 pour cent des membres du SCFP 911 ont déclaré que le personnel était insuffisant pour répondre à la demande croissante.
Selon M. Brunarski, en raison de la pénurie de personnel, Niagara EMS a envoyé des taxis aux cas moins graves pour qu’ils puissent se rendre à l’hôpital, alors que ces gens ont besoin de l’expertise médicale et des soins d’ambulancières et ambulanciers paramédicaux.
L’embauche récente de 37 personnes à temps partiel ne suffit pas pour traiter le volume d’appels. Selon Jon Brunarski, on a besoin de plus de personnel à temps plein. Il estime que le service fait passer le contrôle des coûts devant le bien-être du personnel et de la clientèle.
Le manque chronique de personnel qui régnait bien longtemps avant la pandémie a créé un cercle vicieux : le surmenage est source de blessures physiques et mentales qui conduisent un nombre croissant d’ambulancières, d’ambulanciers, de répartitrices et de répartiteurs à quitter la profession.
L’augmentation du volume d’appels et l’allongement des délais de déchargement pendant dans la pandémie ont exacerbé la situation : 100 pour cent des répondantes et répondants au sondage du SCFP ayant déclaré que leur charge de travail avait augmenté pendant la pandémie. Quatre-vingt-huit pour cent estiment que leur charge de travail nuit à leur bien-être.
« Ce n’est pas uniquement à cause de la COVID-19, souligne M. Brunarski. Cette crise se préparait depuis longtemps. Niagara EMS n’a fait aucun investissement conséquent dans son personnel ou sa flotte de véhicules ces dix dernières années. Or, dans la même période, notre population a augmenté et vieilli, de sorte que la charge de travail s’est accrue. Les ambulancières et ambulanciers paramédicaux se voient régulièrement refuser des pauses au travail ; les accidents de travail et les cas d’épuisement professionnel se multiplient. »
Le moral est très bas, nos membres ayant perdu confiance en l’employeur. En effet, 81 pour cent des répondantes et répondants au sondage du SCFP ont dit ne pas se sentir soutenu par la direction.