Le projet de loi fédéral anti-briseurs de grève a franchi l’étape de la troisième lecture aujourd’hui, la dernière étape à la Chambre des communes. Cette loi établira enfin des règles du jeu plus équitables pour les syndicats dans les secteurs sous réglementation fédérale comme les communications et les transports.
« C’est une victoire attendue depuis longtemps pour le droit à la négociation. Et cette victoire, on la doit à l’engagement du NPD, soutenu par le mouvement syndical, à faire avancer les droits des travailleuses et travailleurs à la Chambre des communes », a déclaré le président national du SCFP, Mark Hancock.
« Il faut aussi se rappeler que le chef conservateur Pierre Poilievre a voté contre des projets de loi anti-briseurs de grève non pas une fois, ni même deux, mais bien huit fois déjà! Si les conservateurs ont appuyé ce projet de loi aujourd’hui, c’est qu’ils savaient qu’il valait mieux éviter de s’opposer au mouvement syndical à l’approche des prochaines élections », a ajouté Mark Hancock.
À l’heure actuelle, les employeurs peuvent embaucher des briseurs de grève pour affaiblir les travailleuses et travailleurs en lock-out ou en grève, et épuiser leurs ressources. C’est exactement ce que vivent les membres du SCFP 2614 au Port de Québec, en lock-out et remplacés par des briseurs de grève depuis septembre 2022.
Les employeurs ont aussi recours à des briseurs de grève pour exporter des emplois à l’étranger, comme c’est le cas pour les membres du SCFP 2815 à Gatineau, au Québec, qui ont été mis en lock-out par Vidéotron en octobre 2023. Alors que ces travailleuses et travailleurs sont sans salaire depuis sept mois, Vidéotron poursuit ses activités comme si de rien n’était, tout en réduisant ses coûts en exportant des emplois à l’extérieur du pays.
Une loi anti-briseurs de grève rendra tous ces stratagèmes illégaux. Les employeurs ne seront plus autorisés à embaucher du personnel de remplacement (briseurs de grève) pendant les grèves et les lock-out, ce qui rééquilibrera le rapport de force et redonnera plus de pouvoir aux travailleuses et travailleurs dans leur lutte pour de meilleurs salaires et une vie meilleure.
« Aujourd’hui, une autre étape a été franchie vers la justice et l’équité. Il s’agit d’un gain important pour les droits des travailleuses et travailleurs au Canada, et c’est la preuve de ce qu’on peut accomplir quand on se mobilise et qu’on travaille avec nos allié(e)s au Parlement pour lutter contre les injustices », a déclaré la secrétaire-trésorière nationale du SCFP, Candace Rennick. « On n’a jamais abandonné la lutte pour une loi anti-briseurs de grève pour les secteurs sous juridiction fédérale, et on ne baissera pas les bras tant que des lois semblables ne seront pas en vigueur dans toutes les juridictions à travers le Canada. »
Les cas du Québec et de la Colombie-Britannique, où des lois anti-briseurs de grève sont déjà en vigueur à l’échelle provinciale, ont déjà démontré qu’une loi anti-briseurs de grève permet de réduire la durée et la fréquence des grèves et des lock-out. Le gouvernement néo-démocrate Kinew au Manitoba a également promis une loi anti-briseurs de grève. Le projet de loi fédéral doit maintenant être approuvé par le Sénat avant de recevoir la sanction royale.