1993 – 2002
Tout au long des années 90, le SCFP a appris à faire bouger l’opinion publique et a suscité un large appui en faveur des services publics sur lesquels les familles canadiennes comptent.
Il semblait que le monde avait encore un peu rétréci dans les années 90. La câblodistribution, les téléphones cellulaires, le courriel, le « World Wide Web », tout cela changeait profondément la façon dont les gens travaillaient. Et l’hystérie du déficit, tant au fédéral qu’au provincial, menait à des compressions radicales dans les dépenses.
Judy Darcy a pris la direction du syndicat, devenant ainsi la quatrième présidente nationale du SCFP. Avec Judy Darcy et la secrétaire-trésorière Geraldine McGuire, nous avons organisé et appuyé des campagnes nationales pour renforcer l’assurance-maladie, créer un programme national de services de garde à l’enfance et améliorer les régimes de retraite.
En 1994, Paul Martin, alors ministre fédéral des Finances, a sabré les transferts en matière de santé, entraînant ainsi des compressions partout au pays.
En Ontario, l’attaque frontale contre les travailleurs et les services publics lancée par le gouvernement conservateur de Mike Harris a incité des centaines de milliers de travailleurs à descendre dans les rues de 11 villes pour participer aux Journées d’action.
Le conseil municipal de Winnipeg a réduit les salaires des travailleurs, bafouant des conventions collectives signées. Mais ces compressions ont été éliminées après une campagne de cinq jours menée par le président de la section locale 500 du SCFP Paul Moist et Judy Darcy.
Et au Québec, des dirigeants du SCFP ont été emprisonnés pour avoir défendu les droits de leurs travailleurs. Jean Lapierre et Denis Maynard ont reçu une sentence de six mois de prison après avoir participé à une manifestation d’opposition à un projet de loi qui permettait aux municipalités de réduire et de geler les salaires.
Les menaces de privatisation et de déréglementation se présentaient sur un nouveau front : la mondialisation. Le SCFP a vu ces menaces et a été parmi les premiers à exiger des accords de commerce qui respectaient les valeurs chères aux familles canadiennes.
La mondialisation a aussi braqué les projecteurs sur un autre enjeu pour lequel le SCFP se ferait connaître : l’eau. Notre message était le suivant : l’eau est une ressource publique qui doit rester publique.
Une grève provinciale de cinq jours a permis la bonification des salaires et des régimes de retraite à Terre-Neuve.
En Colombie-Britannique, 39 000 membres du Syndicat des employés d’hôpitaux ont décidé de devenir une division provinciale du SCFP.
Fidèle à son engagement voulant que TOUS les travailleurs ont droit à un syndicat et à une voix, le SCFP a tendu la main aux travailleurs sous-représentés, dont les jeunes, les travailleurs handicapés et les travailleurs autochtones, métis et inuits.