La Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail (CSPAAT) a organisé une campagne publicitaire qui, selon les membres du SCFP qui travaillent à la Commission, prouve que cette dernière dévie de son mandat.
Fondée il y a plus de cent ans afin d’offrir le meilleur soutien possible à la main-d’œuvre accidentée de l’Ontario, la Commission a récemment annoncé accorder 2 milliards de rabais aux entreprises. Alors même que la population de l’Ontario compose avec une éventuelle hausse de prix provoquée par la guerre commerciale et que la main-d’œuvre blessée est confrontée à une incertitude encore plus grande dans une économie en perte de vitesse, la Commission semble avoir oublié son mandat en soutenant plutôt les entreprises.
« Les gouvernements se succèdent sans jamais investir dans la sécurité au travail ni faire cesser les compressions touchant la rémunération et les services », déplore Harry Goslin, président du SCFP 1750 qui représente les travailleuses et travailleurs à la CSPAAT. « La Commission a changé. Nous l’avons constaté, et les personnes que nous représentons aussi. Elle doit se recentrer sur son mandat et donner priorité aux besoins des travailleuses et travailleurs, particulièrement pendant les périodes difficiles comme maintenant. Ce remboursement, comme les précédents, ne vient aucunement améliorer la sécurité ni prévenir les blessures. »
Plutôt que de donner des rabais, la Commission devrait se concentrer sur les grandes réformes, garantes de la sécurité au travail, et agir en faveur de l’économie de la province, malmenée par la conjoncture.
Plus de 1,5 million de travailleuses et travailleurs de l’Ontario ne sont pas couverts par la CSPAAT, ce qui les laisse chaque jour courir des risques indus à leur travail. Une couverture universelle injecterait 205 millions de dollars dans l’économie ontarienne et préviendrait des dépenses de plus de 100 millions de dollars du côté du Régime d’assurance-santé de l’Ontario (RASO). Ces deux milliards de dollars auraient également pu servir à rétablir les prestations supprimées par le gouvernement conservateur de M. Harris, à réinvestir dans le système de santé et de sécurité de l’Ontario afin de prévenir les blessures et les maladies, et à faire la chasse aux employeurs qui incitent à ne pas faire de réclamation à la suite d’un accident de travail, pour mettre fin à ce comportement. Toutes ces mesures auraient témoigné de la volonté du gouvernement provincial d’aider les travailleuses et travailleurs de l’Ontario.
« La Commission n’est pas une compagnie d’assurance. Comment se fait-il qu’elle agisse comme telle? » s’enquiert M. Goslin. « Elle ne devrait pas offrir des remboursements aux employeurs tout en réduisant les prestations en parallèle, des actions qui créent une surcharge de travail critique au sein même de son propre personnel. Son mandat est pourtant clair : assurer la sécurité des travailleuses et travailleurs de l’Ontario. La main-d’œuvre ontarienne mérite que la Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail s’occupe réellement d’elle. »
La CSPAAT et le SCFP 1750 négocient actuellement une nouvelle convention. Les membres de la section sont résolus à remédier aux graves problèmes de charge de travail qui persistent au point de faire fuir le personnel et d’éroder les services offerts aux Ontarien(ne)s qui ont subi une blessure ou un accident de travail.