En tant que personne cisgenre, vous pouvez être un.e allié.e de plusieurs manières. Votre solidarité est nécessaire afin d’éliminer la discrimination et la violence faite aux personnes trans, bispirituelles et non binaires.
Trans : une personne dont l’identité de genre diffère de celle qui lui a été assignée à la naissance
Non binaire : une personne dont l’identité de genre existe hors du système binaire « femme »/« homme »
Bispirituel.le : une personne autochtone qui est LGBTQ2+ peut s’identifier en tant que bispirituelle
Cisgenre (cis) : une personne qui s’identifie au genre qui lui a été assigné à la naissance
Ces catégories ne sont pas rigides. Une personne dont le genre diffère de celui qui lui a été assigné à la naissance ne s’identifie pas forcément en tant que trans. Une personne qui rejette la catégorisation de femme ou d’homme ne s’identifie pas forcément en tant que non binaire. Une personne autochtone et LGBTQ2+ ne s’identifie pas forcément en tant que bispirituelle. Les gens peuvent changer d’identité de genre ou en avoir plusieurs. Nous avons tous le droit de choisir ce qui nous convient le mieux.
Être un.e allié.e, c’est agir. Voici des actions que vous pouvez poser lors des événements du SCFP.
Utilisez un langage inclusif
Le confrère qui vient de parler. Le membre qui vient de parler.
Confrères et consœurs. Confrères, consœurs et amis.
Salut les gars. Salut tout le monde.
A-t-il perdu son porte-nom? Est-ce que quelqu’un a perdu son porte-nom?
Utilisez les pronoms des gens
Consultez la fiche d’information du SCFP sur les Pronoms et la diversité des genres.
Utilisez le pronom d’une personne. Ce n’est pas une « préférence » ou une option, c’est simplement leur pronom.
Ne présumez pas de l’identité de genre d’une personne. Écoutez et demandez, ne devinez pas. Vous ne pouvez pas déterminer le pronom d’une personne simplement en la regardant.
Comment demander le pronom de quelqu’un?
Portez attention au pronom qu’une personne utilise. Partagez votre pronom avant de le demander aux autres.
Vous pouvez dire : « J’utilise le pronom elle. Quel est votre pronom? » Ça peut initialement nous sembler gênant, mais utiliser le mauvais pronom, c’est pire. Partagez votre pronom, même si vous croyez que votre identité de genre est évidente.
Si vous posez la question pour briser la glace avec les participants en début de rencontre, vous pouvez dire : « Dites-nous votre nom, votre lieu de résidence et votre pronom. Par exemple, je m’appelle Xena, je viens de Calgary et j’utilise le pronom ‘il’. Ainsi, pour vous référer à moi, vous pouvez dire ‘il a oublié ses clés.’ »
Ne forcez pas la conversation. Si quelqu’un ne désire pas partager son pronom, ne lui mettez pas de pression. Une personne bispirituelle, trans ou non binaire ne souhaite peut-être pas recevoir de l’attention en raison de ses pronoms pour plusieurs raisons valables.
Qu’arrive-t-il si je me trompe?
Si vous avez tendance à utiliser le mauvais pronom, pratiquez dans votre tête lors d’interactions avec des gens cisgenres. Si vous adressez quelqu’un par le mauvais pronom, excusez-vous et passez à autre chose.
Ne vous mettez pas au centre de la discussion en cas de malentendu. Il peut être tentant de dire que vous vous sentez mal ou que vous faites de votre mieux, mais ceci n’aidera pas. Votre interlocuteur est peut-être déjà blessé ou épuisé. Il n’est pas responsable de vous éduquer ou vous conforter.
Pourquoi est-il important de respecter les pronoms?
Se référer à quelqu’un en utilisant le mauvais pronom peut pousser cette personne à se sentir dévalorisée, rejetée et même harcelée. Ça peut aussi être discriminatoire. Respecter les pronoms, c’est respecter les droits de la personne et ça nous renforce en tant que syndicat.
Quoi faire si je suis témoin d’une personne qui n’utilise pas le bon pronom pour désigner quelqu’un?
Si vous entendez quelqu’un utiliser le mauvais nom ou le mauvais pronom pour désigner une autre personne (ce qu’on appelle le mégenrage), corrigez-les d’une façon qui ne gênera pas davantage la personne mégenrée.
« Sam est parti depuis longtemps, est-ce que quelqu’un peut aller voir où il est? »
« Je vais aller vérifier où elle est allée. En passant, Sam utilise le pronom elle. »
Si quelqu’un continue à utiliser le mauvais pronom, soyez plus affirmatif ; expliquez-lui que le mégenrage répété peut constituer du harcèlement et une infraction au Code de conduite et à l’Énoncé sur l’égalité du SCFP. Le mégenrage n’aide pas à tisser des liens de solidarité entre les travailleuses.eurs.
Respectez la vie privée et la confidentialité
Ne révélez pas l’identité d’une personne trans, bispirituelle ou non binaire aux autres. Cette information privée leur appartient et c’est à eux de décider de la partager ou pas.
Ne posez pas des questions invasives. Vous n’avez pas besoin de savoir le nom donné à la naissance, le passé médical, ni l’anatomie d’une personne. Si quelqu’un vous révèle des informations sur sa transition ou son expérience, ne partagez pas ces informations avec autrui. Vous pouvez être curieux.se d’en savoir plus au sujet de l’expérience d’une personne, mais sachez que des questions invasives peuvent blesser. Demandez-vous : « Serais-je à l’aise si quelqu’un d’autre me posait cette question ? » ou « Ai-je besoin de savoir cette information pour pouvoir travailler avec mon collègue ? ».
Respectez la diversité des genres
Croyez les gens qui s’identifient en tant que bispirituel, trans ou non binaire. Ne pas les ridiculiser, les questionner, ni les défier.
Il n’existe pas de « bonne façon » d’être trans. Certaines personnes trans choisissent une transition médicale, d’autres non. Certaines personnes trans choisissent de changer leur nom légal ou leurs pièces d’identité, d’autres non. Certaines personnes trans choisissent de changer leur apparence (comme les vêtements ou la coiffure), d’autres non. La sécurité et l’accès à ces procédures peuvent parfois expliquer ces choix, mais pas toujours. L’identité d’une personne trans ne dépend pas des choses qu’elle a faites ou non pour sa transition ; les personnes trans prennent toutes des chemins différents pour arriver où elles désirent. Chaque personne a le droit de décider ce qui leur convient le mieux.
Utilisez le langage que les gens utilisent pour eux-mêmes. Différentes personnes emploient différents termes pour se décrire. Suivez leur exemple ; elles savent les termes qui leur conviennent.
Démantelez le système binaire des genres. Évitez les compliments ou les conseils qui opèrent selon des stéréotypes genrés. Des exemples de compliments qui peuvent être blessants incluent : « Je n’aurais jamais su que vous êtes trans. » ou « Vous auriez l’air si belle avec du maquillage. »
Ne confondez pas la diversité sexuelle et de genre. Les pronoms ont rapport à l’identité et l’expression de genre et non l’orientation sexuelle.
Que puis-je faire une fois les événements du SCFP terminés ?
- Prêchez par l’exemple en tant qu’allié.e au sein de votre syndicat et du mouvement syndical.
- Soyez conscient de votre privilège cisgenre et utilisez-le pour défier l’oppression.
- Dénoncez les comportements blessants si vous en êtes témoin.
- Renseignez-vous au sujet de l’histoire, des cultures et des enjeux des communautés trans, bispirituelle et non binaires.
- Demandez au Service de l’éducation syndicale du SCFP d’organiser l’atelier de trois heures sur la diversité des genres pour votre section locale.
- Impliquez-vous ; donnez votre appui aux organisations et aux campagnes des groupes trans, bispirituels et non binaires.
- Fondez un comité LGBTQ2+ au sein de votre section locale ou travaillez à élargir le mandat de votre comité des droits de la personne.
- Revendiquez des toilettes, des uniformes, des espaces et des règlements non genrés et respectez les choix d’autrui.
- Négociez des mesures d’équité pour la diversité de genre, que ce soit au niveau des avantages sociaux, des mesures antidiscriminatoires, l’équité en emploi, des plans pour la transition au travail ou d’autres articles de convention collective.
- Facilitez l’implication des militants trans, bispirituels et non binaires au sein du syndicat ; faites-leur de la place et appuyez-les.
Pour de plus amples informations, consultez le guide Travailleuses et travailleurs en transition du Congrès du travail du Canada ou la trousse Créer des milieux authentiques de The519. Pour lire les définitions, consultez les ressources susmentionnées ainsi que le Lexique sur la diversité sexuelle et de genre du Bureau de traduction du Gouvernement du Canada.