En 2015, le gouvernement fédéral a modifié le ratio agent de bord-passagers, le faisant passer de 1 pour 40 à 1 pour 50. Autrement dit, il y a moins de professionnels de la sécurité à bord pour réagir aux situations d’urgence. Il s’agit d’un risque inutile et inacceptable, autant pour les passagers que pour les membres d’équipage.

Depuis, le SCFP se bat pour faire annuler cette décision. Récemment, les conclusions du Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) et un jugement de la Cour d’appel fédérale ont confirmé les inquiétudes formulées par le SCFP relativement au ratio du 1 pour 50.

En mars 2015, le vol 624 d’Air Canada a frappé le sol à l’aéroport international Stanfield d’Halifax, blessant des passagers et des membres d’équipage.

Les membres d’équipage ont réussi à évacuer les passagers rapidement et de manière sécuritaire. Cet accident s’est produit après l’obtention, par Air Canada, d’une exemption au Règlement de l’aviation canadienne lui permettant d’utiliser le ratio du 1 pour 50 sur ses appareils Airbus 320.

Les agents de bord se sont conduits de manière exemplaire, considérant qu’ils n’avaient pas encore reçu la formation qu’Air Canada devait leur fournir pour être en mesure d’ouvrir deux issues de secours simultanément dans une situation d’urgence. En fait, Air Canada a commencé à offrir cette formation à ses agents de bord seulement après l’accident.

En 2013, Sunwing a reçu la même exemption. La Cour d’appel fédérale vient de statuer que Transports Canada avait octroyé cette exemption sans mener un examen complet de ses procédures d’évacuation. Cet examen aurait permis de valider si Sunwing pouvait exploiter des vols avec un membre d’équipage en moins en toute sécurité.

Le Bureau de la sécurité des transports et la Cour d’appel fédérale arrivent à la même conclusion : la mise en œuvre du ratio du 1 pour 50 s’est faite de manière précipitée. Dans chaque cas, Transports Canada, tout comme Air Canada et Sunwing, a négligé de s’assurer que l’équipage puisse faire face aux situations d’urgence en vertu du nouveau ratio du 1 pour 50.

Le Bureau de la sécurité des transports et la Cour d’appel fédérale ont aussi établi qu’il faut modifier adéquatement les procédures de vol lorsqu’on met en place de nouvelles règles, sans quoi on met la vie des passagers et des membres d’équipage en danger.

Dernièrement, le Comité permanent des transports, de l’infrastructure et des collectivités de la Chambre des Communes recommandait à l’unanimité au gouvernement fédéral de réexaminer le ratio du 1 pour 50. Le NPD a ajouté que ce ratio « est clairement insuffisant pour assurer la sécurité totale des passagers advenant des turbulences, une décompression de la cabine, un incendie à bord ou une évacuation ».

Les conclusions du Bureau de la sécurité des transports et le jugement de la Cour d’appel fédérale constituent d’importantes victoires pour le SCFP. Le gouvernement fédéral doit maintenant rétablir le ratio du 1 pour 40 afin que la sécurité prime sur tout dans l’industrie aérienne canadienne.