Adrienne Silnicki | Service de la recherche

« La pandémie a démontré que notre économie ne peut fonctionner sans services de garde. Tout parent ou tuteur qui a dû jongler avec le travail à domicile tout en s’occupant des enfants vous dira que c’est impossible », affirme la coprésidente du Groupe de travail national de la garde à l’enfance du SCFP, Lee-Ann Lalli.

Dans de nombreuses provinces et territoires, ce secteur a été l’un des très rares à ne pas fermer. Il continue d’être accessible pour la clientèle régulière en Colombie-Britannique, Alberta et au Québec ou pour les enfants des travailleurs essentiels en Ontario et dans une grande partie de des régions de l’Atlantique et des Maritimes.  

Nous avons une énorme dette envers les employées des services de garde. Ces travailleuses essentielles de première ligne sont peu valorisées ou invisibles aux yeux des décideurs. L’importance de leur travail n’est pas reconnue par les gouvernements, voire par l’ensemble de la société. Elles comptent parmi les travailleuses à temps plein les moins bien rémunérées et ont rarement droit à des avantages sociaux ou à un régime de retraite. Beaucoup reçoivent un salaire d’entrée de 17 dollars l’heure, même si 95,5 pour cent ont une formation postsecondaire. En raison des bas salaires et des conditions de travail difficiles, seuls 35,7 pour cent de détentrices des qualifications requises travaillent dans le secteur; 41 pour cent sont employées ailleurs. 

La rémunération est si médiocre qu’il n’est pas étonnant que le Canada ait un problème de recrutement et de rétention des éducatrices en services de garde. De nombreuses régions du SCFP font campagne pour dénoncer les lacunes au niveau de la rémunération et le peu de respect démontré envers ces travailleuses. Or, le gouvernement Trudeau a la possibilité d’améliorer les salaires s’il instaure des services universels de garde d’enfants, une promesse libérale vieille de 50 ans. 

Il n’y a pas assez de places en services de garde pour nos enfants. À l’heure actuelle, 44 pour cent des enfants au Canada n’y ont pas droit. « Si on veut créer un programme universel, on devra avoir suffisamment de travailleuses. De plus, pour attirer et retenir du personnel, il faudra offrir un salaire décent, des avantages sociaux, un régime de retraite et du respect. Ces travailleuses ne méritent rien de moins », a conclu la coprésidente du Groupe de travail national de la garde à l’enfance du SCFP, Margot Nickerson.