Mark Hancock | Président national du SCFP

Mark Hancock

Il est facile de reconnaitre la croissance du SCFP depuis ses débuts, mais de l’expliquer uniquement par la croissance démographique du pays serait réducteur. Les chiffres ne racontent qu’une partie de notre histoire.

Pensez-y : la population du Canada qui s’élevait à 19 millions de personnes à la fondation du SCFP en 1963 a presque doublé depuis. Pendant ce temps, le nombre de membres du SCFP, lui, a plus qu’octuplé, passant de 85 000 à 715 000. Cela s’explique en partie par le développement des services publics ces 60 dernières années, et en partie par le désir du personnel de première ligne de bénéficier de la protection d’un syndicat puissant.

Il y a 60 ans, notre base et notre structure militante étaient majoritairement composées d’hommes blancs d’un certain âge. La photo de notre congrès fondateur sur le mur de mon bureau en est le reflet, tout comme le procès-verbal de ce congrès : il n’y avait que 10 % de femmes parmi les personnes déléguées.

Or, à mesure que notre pays s’est développé et diversifié, notre syndicat a fait de même. Aujourd’hui, nous sommes le plus grand et important syndicat canadien, mais aussi le plus diversifié.

Notre plus récent sondage révèle que, parmi nos membres, deux personnes sur trois s’identifient comme femmes. Une personne sur dix s’identifie comme noire ou racisée, et 5 % de nos membres s’identifient comme personnes autochtones, ce qui est légèrement supérieur à la moyenne nationale. De plus, une personne sur cinq fait partie de la relève de moins de 34 ans, près d’une personne sur dix vit et travaille avec un handicap, et 7 % de nos membres appartiennent à la communauté 2ELGBTQI+.

Nous avons grandi parce que nous reflétons la diversité des communautés où nous travaillons, mais aussi parce que nous ciblons les enjeux qui préoccupent nos membres et nos communautés. Nous avons participé aux activités de la Fierté bien avant leur popularité actuelle et, depuis le premier jour, nous soutenons les communautés autochtones, noires et racisées lorsqu’elles sont attaquées.

Et nous avons grandi parce que, chaque jour, nous ouvrons les bras plus grands pour que plus de gens profitent des bienfaits de la syndicalisation. Nous avons grandi parce que nous continuons à tendre la main à de nouveaux milieux et secteurs de travail où les gens n’ont jamais eu de syndicat pour les soutenir, comme les auxiliaires de recherche de l’Université de la Colombie-Britannique ou les militant(e)s pour les droits des travailleuses et travailleurs du sexe de Toronto.

J’ai moi-même constaté l’évolution de notre syndicat depuis que je suis devenu membre du SCFP à Port Coquitlam, en Colombie- Britannique. À l’époque, la communauté était assez homogène et il y avait beaucoup moins de monde qui travaillait à l’Hôtel de ville. Nous avons dû faire pression sur la municipalité pour qu’elle prévoit des installations pour les quelques femmes qui venaient d’être embauchées à la cour de voirie. Au fur et à mesure que notre milieu de travail se diversifiait, nous avons appris à parler à nos membres de sexisme, de racisme et de droits de la personne, au travail comme au syndicat.

Et je sais qu’au fil des années, des histoires semblables ont pris vie dans nos milieux de travail et notre syndicat à la grandeur du pays. Le SCFP a toujours tiré sa force de ses membres. Et chaque jour, depuis notre création, c’est la diversité des points de vue et des expériences de nos membres qui guide notre travail et qui nous donne la force nécessaire pour mener à bien les combats qui nous attendent.

C’est grâce à cette force que nous continuerons à remporter de grandes victoires pour les travailleuses et travailleurs, et les familles, à la table de négociation comme dans nos assemblées législatives. C’est pourquoi nous continuerons à lutter contre la haine et la discrimination. Et c’est pourquoi nous affronterons des gens comme Pierre Poilievre, dont le programme d’extrême droite cherche à nous diviser et à nous monter les un(e)s contre les autres pour régner.

Article du SCFP de 1964

« Une des principales missions de notre nouveau syndicat était évidemment de syndiquer les non-syndiqués dans notre juridiction, et je suis heureux de rapporter qu’au cours de la première année, 39 nouvelles sections locales ont été accréditées à travers le pays, et de nouvelles unités ont été ajoutées aux sections locales existantes », écrit le président fondateur du SCFP, Stan Little, dans son bilan à la fin de notre première année d’existence, en 1964.