Lors des récentes élections fédérales, l’électorat a fait du logement un enjeu majeur partout au pays. Malheureusement, le nouveau gouvernement libéral semble vouloir aborder la crise du logement en suivant une vieille recette inefficace qui fait passer les profits du secteur privé avant l’accès à un logement sûr et abordable pour tous.

Le nouveau ministre du Logement, Gregor Robertson, a déclaré qu’il ne pense pas que les prix du logement devraient baisser. Quant à lui, le premier ministre Carney a mis l’accent sur la coopération public-privé, l’industrie du logement et les métiers spécialisés dans sa nouvelle lettre de mandat.

Que fera Mark Carney pour s’assurer que l’argent public consacré au logement contribue à garantir le droit au logement pour tous? Est-il prêt à bâtir des logements publics, coopératifs et sans but lucratif qui soient à l’abri des caprices des marchés financiers et réellement abordables pour les travailleuses et travailleurs?

Le premier ministre va-t-il confronter les entreprises propriétaires, les fiducies de placement immobilier (FPI) et les fonds de pension qui traitent les logements comme une vache à lait? Une nouvelle étude montre que les propriétaires financiers de Toronto exigent des loyers mensuels 44 % plus élevés que le prix moyen dans leur quartier.

Si le nouveau gouvernement fédéral veut vraiment remédier à la pénurie de logements abordables au Canada, il doit mettre l’accent sur les cinq priorités suivantes :

  1. Données : Créer une base de données publique avec les noms des investisseurs immobiliers et leurs propriétés, et collecter des données sur les expulsions et l’itinérance.
  2. Droits des locataires : Accroître le financement des organismes qui défendent les droits des locataires et qui leur offrent des services juridiques et informatifs.
  3. Logement communautaire : Bâtir plus de logements sociaux, y compris des logements publics, coopératifs et sans but lucratif.
  4. Orienter le financement fédéral sur le droit au logement et revoir les politiques pour les grands investisseurs : Examiner et réviser les politiques du gouvernement comme l’absence de réglementation du secteur privé, les échappatoires fiscales et les emprunts à faible taux d’intérêt.
  5. Contrôle national des loyers et des logements vacants : Déployer une stratégie nationale pour réguler les loyers et les logements vacants.

Vous trouverez plus d’informations dans le Guide d’action sur la mise en œuvre des recommandations de la première commission d’examen sur la financiarisation des logements construits pour la location, élaboré par le Réseau national du droit au logement.

Pour mieux comprendre ces enjeux, consultez le mémoire que le SCFP a présenté à la commission d’examen du Conseil national du logement sur la financiarisation des logements construits pour la location.