Le personnel des services à l’enfance et à la famille de Kunuwanimano est dans une position intenable. Il est régulièrement victime de violence, de menaces et de harcèlement dans l’exercice de ses fonctions. De plus, il craint d’être réprimandé s’il soulève des préoccupations relatives à sa sécurité.
Le moral n’a jamais été aussi bas, puisque 15 travailleuses et travailleurs sont actuellement en congé de maladie en raison de traumatismes et de problèmes de santé mentale, et ces absences ont une incidence directe sur les 11 communautés des Premières Nations qui bénéficient de leur soutien.
« Il s’agit d’un travail difficile, même dans les meilleures conditions. On visite des foyers aux prises avec une pauvreté extrême et des personnes souffrant de privations. On doit soutenir les familles et protéger les enfants, alors on a besoin de temps et de ressources pour établir un lien de confiance et assurer notre propre sécurité », a déclaré Dailyn Burnett, présidente du SCFP 5304, qui représente une centaine de travailleuses et travailleurs des services à l’enfance et à la famille de Kunuwanimano. « Cela dit, on doit répondre seul(e)s à des appels dans des situations dangereuses. On court des risques, et les enfants qu’on est censés protéger ne reçoivent pas les soins qu’ils méritent et dont ils ont besoin. »
Compte tenu de ces défis, et dans l’espoir d’obtenir une entente équitable pour soutenir les travailleuses et travailleurs et investir dans les services, le SCFP 5304 a déposé une pétition signée par 91 membres. Les personnes qui ont signé la pétition demandent au conseil d’administration de veiller à ce que la main-d’œuvre soit en bonne santé et capable de répondre aux besoins des communautés qui bénéficient des services.
« On connaît l’histoire des communautés autochtones et des organismes de protection de l’enfance. C’est la raison pour laquelle ces communautés méritent encore plus de ressources, et non pas moins », a déclaré Lorrie Pepin, travailleuse à la protection de l’enfance et membre du Comité de coordination des travailleuses et travailleurs des services sociaux du SCFP. « En épuisant les travailleuses et travailleurs, et en ne les soutenant pas, la province et l’organisme assombrissent une longue et tragique relation entre les organismes de protection de l’enfance et les communautés autochtones. »
Les services à l’enfance et à la famille de Kunuwanimano comptent actuellement plus de 15 postes vacants, et ils n’arrivent pas à attirer de nouveaux membres du personnel. Les travailleuses et travailleurs actuels, quant à eux, pleurent dans leur voiture et sont régulièrement confrontés à des traumatismes, et contraints d’occuper un deuxième emploi, ou de faire appel à des banques alimentaires, en raison de la faiblesse structurelle des salaires et d’une grille comprenant 17 niveaux pour maintenir les salaires artificiellement bas.
« Je suis extrêmement fière que mes collègues aient signé cette lettre. Les résultats sont clairs, nets et sans appel. Nos emplois sont importants. On veut se battre pour obtenir les ressources dont on a besoin pour mieux faire notre travail », a déclaré Mme Burnett. « Il nous a fallu quatre ans pour conclure notre première convention collective. Les travailleuses et travailleurs et les familles que l’on soutient ne peuvent pas attendre aussi longtemps une amélioration des services. »