Message d'avertissement

Attention : cette page est tirée de nos archives. Il se pourrait que notre site Internet contienne des informations plus récentes sur ce sujet. Pour le savoir, utilisez notre moteur de recherche.

Dans une lettre d’opinion publiée le 2 mai 2013 par le The Winnipeg Free Press, le président national du SCFP, Paul Moist, parle de son appui au budget 2013 manitobain. Il y soutient que ce budget trouve l’équilibre entre appui aux personnes à faible revenu, appui aux services publics de première ligne et appui aux intérêts économiques à long terme par le biais d’un engagement sur dix ans dans le renouvellement des infrastructures financé par une modeste hausse de taxe.

Le récent budget manitobain a suscité beaucoup de débats, et particulièrement la hausse de la taxe de vente provinciale, qui passe de sept à huit pour cent. Même si la TVP du Manitoba demeurera au troisième rang des plus basses au pays, et malgré le fait que plusieurs groupes, dont la Chambre de commerce de Winnipeg, soulignent le défi que représente le renouvellement des infrastructures, le débat autour de la loi d’équilibre budgétaire fait rage et on exige un référendum.

Le gouvernement Selinger a parfaitement le droit de modifier les lois et d’augmenter les revenus de la province. Compte tenu de l’anémie de l’économie nationale, de l’urgent besoin de renouveler nos infrastructures et du fait que les programmes fédéraux exigent que la province finance les projets à hauteur d’au moins un tiers, cette harmonisation sur dix ans avec le Fonds Chantiers Canada du fédéral représente le genre de planification à long terme dont a besoin le Manitoba.

Au cours de la dernière année, le Manitoba Business Council, la Manitoba Heavy Construction Association et la Manitoba Federation of Labour ont tous réclamé une hausse d’un pour cent de la TVP à verser aux municipalités manitobaines. La Canada West Foundation a fait un appel similaire à l’échelle nationale en 2012. On imagine que ces organismes pensaient ce qu’ils disaient, mais il reste à connaître leur avis sur les détails du plan Selinger, et peut-être se prononceront-ils sur l’idée d’un référendum qui pourrait coûter plus de 10 millions de dollars aux contribuables.

Selon le point de vue qu’on adopte, il s’agit d’un budget courageux qui préserve les services de première ligne, qui ajuste modestement les tarifs des services sociaux, qui hausse le salaire minimum et qui peaufine le congé de taxes foncières pour les aînés. D’un autre côté, certains prétendent que le premier ministre Selinger a rompu sa promesse de ne pas hausser les impôts et qu’on ne devrait pas toucher à la loi d’équilibre budgétaire. Or, à tous les paliers, les gouvernements doivent faire des choix difficiles, et plusieurs optent pour une approche réaliste et pratique. Le maire Sam Katz a rapidement constaté qu’il fallait augmenter les revenus de Winnipeg pour fournir aux citoyens de sa ville les services dont ils ont besoin. Bien qu’il avait promis de ne pas toucher aux taxes, il a haussé les taxes foncières et l’impôt sur la façade.

Je choisis l’approche pratique. Comme l’écrivait récemment le chroniqueur Jeffrey Simpson du Globe and Mail, les Canadiens ont besoin d’une « conversation entre adultes » sur l’identité des personnes qui devront payer pour les services et les infrastructures. Les arguments du chef conservateur provincial Brian Pallister sont irréalistes et n’offrent aucune solution concrète aux défis actuels du gouvernement. Quelqu’un doit payer pour les coûts de l’inondation de 2011 (un milliard de dollars), ainsi que pour les coûts de cette année, si une autre inondation hors contrôle fait des victimes manitobaines.

Si j’ai une critique à faire à ce sujet au gouvernement Selinger, c’est qu’il ne défend pas assez fortement la cause manitobaine à Ottawa, où on annonce l’aide aux victimes d’inondations au compte-goutte, quelques millions à la fois, avec tambours et trompettes. Les Manitobains méritent mieux de la part du gouvernement Harper et le premier ministre Selinger devrait le clamer haut et fort. Je crois que la vaste majorité des Manitobains l’appuieraient.

Comme bien d’autres, j’ai décrié la loi d’équilibre budgétaire adoptée en 1995 par le gouvernement Filmon. Nous avons expliqué que le mécanisme de référendum obligatoire était conçu pour éliminer toute possibilité d’accroître les revenus du gouvernement par la voie d’une hausse d’impôt. C’est ce qui se passe en Californie, un État qui arrive à peine à garder ouvertes ses écoles et ses universités. Bien des gens qui se sont prononcés à ce sujet ont cité les paroles du premier ministre Gary Filmon à propos des gens qu’on élit pour gouverner et prendre des décisions dans l’intérêt de la population, dans toute une gamme de dossiers et au fil de circonstances changeantes. M. Filmon a fait ce commentaire alors qu’il rejetait l’idée de tenir un référendum sur l’utilisation de deniers provinciaux pour sauver l’équipe de hockey de Winnipeg, les Jets, alors que faisait rage le débat émotif qui a précédé le départ de cette équipe.

M. Filmon avait raison d’agir comme il l’a fait, et ceux qui demandaient la tenue d’un référendum avaient tort. C’est ce que je croyais à l’époque et je demeure de cet avis. M. Selinger a parfaitement le droit d’adopter le même point de vue, et je crois qu’il a pris la bonne décision.

Au final, ce sont les Manitobains qui auront le dernier mot, en 2015. Pour l’instant, j’appuie le budget 2013. Il équilibre l’appui aux personnes à faible revenu, l’appui aux services publics de première ligne et l’appui à nos intérêts économiques à long terme par le biais d’un engagement de dix ans dans le renouvellement des infrastructures financé par une modeste hausse de la TVP. Et cela m’apparaît nécessaire et approprié.