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Les services publics de qualité que fournissent les membres du SCFP font tourner l’économie de notre pays. Pourtant, beaucoup trop souvent, les discussions sur notre économie adoptent le point de vue des banques et des grandes sociétés, en négligeant les intérêts des travailleurs.

La deuxième matinée de la Conférence nationale sur les négociations, qui se déroule en ce moment à Ottawa, portait sur ce que pourrait faire le SCFP afin d’élargir le débat public sur notre économie.

La table ronde animée par Anne Lagacé Dowson, présidente et directrice générale d’ENSEMBLE, s’est penchée sur le climat économique actuel, ce que peut faire le mouvement syndical pour recadrer le débat public et ce qu’on peut faire pour bâtir une économie avantageuse pour tout le monde.

Armine Yalnizyan, économiste en chef du Centre canadien des politiques alternatives, a lancé la discussion en présentant clairement les enjeux d’une non-participation du mouvement syndical au discours public sur l’économie : « On cible les syndicats, non pas parce que ce sont des syndicats, mais parce qu’ils représentent la classe moyenne. Écrasez les syndicats et vous permettrez aux compagnies de faire tout ce qu’elles veulent. »

Et si elles ont le champ libre, a-t-elle souligné, les compagnies feront plus que nuire aux travailleurs. Les politiques qu’elles soutiennent, comme une soi-disant loi sur le « droit au travail » et les milieux de travail à deux paliers, feront mal à toute l’économie : « Si tout le monde touche moins d’argent, le capitalisme ne marche pas. Ainsi, les mesures qui semblent parfois les plus bénéfiques pour une entreprise à court terme, comme couper les salaires des travailleurs, affectent l’économie dans son ensemble, puisque les travailleurs n’ont alors plus d’argent pour alimenter l’économie. »

Deena Ladd, coordonnatrice au Centre d’action des travailleurs, un organisme qui œuvre auprès des travailleurs migrants à Toronto, est d’accord qu’on a trop à perdre si on laisse les intérêts de l’entreprise privée dominer la vision canadienne de l’économie. Les syndicats doivent agir afin d’élargir les horizons du débat.
 
Elle a aussi souligné l’importance de tendre des perches à l’extérieur du mouvement syndical lorsque vient le temps de résister aux attaques de la droite : « Nous devons tisser de fortes alliances qui nous appuieront dans les moments difficiles. Sans cela, lorsque les attaques pleuvront, les gouvernements auront beau jeu d’adopter un discours du type “ils sont gras dur; ils ont un régime de retraite, alors que vous n’en avez pas”. Il faut tisser des alliances qui réorienteront le discours vers quelque chose comme “Oui, ils ont un régime de retraite; moi aussi j’en veux un”. »

Nos deux panélistes sont d’accord pour dire que, pour contrer ces fausses conceptions, il faut collaborer avec les travailleurs non syndiqués et les défendre. « Cela implique d’être solidaire des travailleurs migrants, a expliqué Mme Ladd. Sinon, qu’adviendra-t-il, d’après vous, lors de la prochaine ronde de négociations? »

Mme Ladd a souligné l’importance du recrutement continu et de l’action politique afin de s’assurer de faire entendre la voix des travailleurs : « Nous avons besoin d’une base de pouvoir politique, afin que quiconque est élu n’ait pas le choix de nous écouter et de donner suite à nos intérêts. »

« Les syndicats doivent se battre pour rehausser le plancher alors que les gouvernements essaient de l’abaisser, a renchéri Mme Yalnizyan. C’est ainsi que vous augmenterez votre crédibilité dans la population. Pour rehausser le plancher, il vous faut toucher les gens. On doit entendre votre voix partout. »

La conférence se poursuit jusqu’à vendredi.

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