Message d'avertissement

Attention : cette page est tirée de nos archives. Il se pourrait que notre site Internet contienne des informations plus récentes sur ce sujet. Pour le savoir, utilisez notre moteur de recherche.

Le gouvernement a promis que l’une des priorités du budget fédéral serait de « soutenir les familles et les collectivités ». Malheureusement, les conservateurs de Stephen Harper ont échoué lamentablement sur ce front, en particulier en ce qui a trait aux femmes et aux filles du Canada.

Les femmes doivent toujours relever d’importants défis sur le marché du travail. Elles comptent beaucoup sur les services publics. Elles occupent souvent des emplois précaires et sont moins bien payées que leurs homologues masculins.  Le manque de services de garde à l’enfance de qualité impose aussi un fardeau supplémentaire aux mères de jeunes enfants. Les femmes âgées sont parmi les plus pauvres du pays.

Réduction de la SV et du SRG

En haussant l’âge de l’admissibilité aux prestations de la Sécurité de la vieillesse (SV) et du Supplément de revenu garanti (SRG), le gouvernement conservateur de Stephen Harper s’en est pris directement aux femmes âgées. Les femmes forment la majorité des prestataires du SRG parce qu’elles sont désavantagées pendant leur vie professionnelle active. Les faibles salaires et le travail précaire empêchent bon nombre d’entre elles d’épargner ou de se constituer des retraites acceptables pendant leur vie active. Ainsi, beaucoup doivent compter sur la SV pour leur revenu de retraite. La SV/SRG représente 38 pour cent du revenu des femmes de 65 à 69 ans, comparativement à 26 pour cent de celui des hommes. Il est honteux et inacceptable d’obliger les femmes âgées pauvres, déjà désavantagées, à rester plus longtemps sur le marché du travail.

Pas de garderies

Ce budget ne prévoit absolument rien pour la mise en place d’un programme national de garderie dont le pays a pourtant un besoin aigu. L’un des facteurs clés pour prévenir la pauvreté chez les enfants et stimuler l’économie canadienne est de permettre aux femmes et aux mères de jouer un rôle actif dans la main-d’œuvre. Bien que de nombreuses femmes participent au marché du travail, les mères des jeunes enfants (12 ans et moins) sont sans emploi ou sont sous-employées parce qu’elles n’ont pas accès à des services de garde de qualité pour leurs enfants.  Mais au lieu d’appuyer les mères qui travaillent, ce gouvernement offre aux familles avec de jeunes enfants de maigres paiements qui ne couvrent qu’une fraction du coût des garderies pour la plupart des familles canadiennes.

Les garderies ont un coût initial pour le gouvernement, mais elles offrent d’importants retours grâce à une augmentation des revenus fiscaux. L’investissement dans les services de garde s’autofinance presque.  En même temps, cet investissement crée des emplois. Au Québec, les investissements dans les garderies ont injecté 5,2 milliards de dollars de plus dans l’économie de la province. De plus,pour chaque dollar investi, les gains de l’emploi accru renvoient 90 cents de revenus fiscaux aux gouvernements fédéral et provinciaux.

Le gouvernement fédéral doit mettre en place des services de garde et d’éducation de la petite enfance de grande qualité, à coût abordable, inclusifs et publics partout au Canada, et assurer un accès équitable à tous les enfants et à leurs familles. Le système axé sur le marché que nous avons présentement est clairement inefficace.

Réduction des services et des emplois

En sabrant les services et les emplois fédéraux, le gouvernement fédéral ne fait que transférer les problèmes aux provinces, dont beaucoup sont en train de réduire leurs propres programmes et services publics. Ces réductions touchent d’abord et avant tout les femmes et font mal aux personnes dont la marge de manœuvre est la plus limitée.

Le financement des services de santé de l’Assemblée des Premières Nations, du Ralliement national des Métis, des Inuits, de l’Association des femmes autochtones du Canada et d’autres organisations qui soutiennent les peuples autochtones a été radicalement réduit, sinon carrément éliminé. Les taux de pauvreté et de violence chez les femmes autochtones sont bien plus élevés que pour le reste de la population. La diminution de services importants fait courir des risques encore plus grands à ce groupe déjà vulnérable.

Censé créer des emplois, ce budget fait exactement le contraire en éliminant de bons emplois pour les femmes de tout le pays. La majorité des employés fédéraux (55 pour cent) sont des femmes. L’étude du SCFP sur les salaires, La lutte des salaires – Qui est payé le plus : les travailleurs du secteur public ou ceux du secteur privé?, a montré que l’écart salarial pour les femmes du secteur public est beaucoup moindre que dans le secteur privé grâce aux initiatives d’équité salariale. Le secteur public offre des services précieux aux femmes, en plus d’être une source d’emplois équitables. Mais sous le régime de Stephen Harper, notre capacité à atteindre l’équité salariale dans les domaines de compétence fédérale a, dans les faits, été éliminée.

Des baisses d’impôts pour les riches sociétés

Les baisses d’impôts accordées aux entreprises sont une initiative sexiste qui avantage les actionnaires, les cadres supérieurs et les sociétés étrangères. En plus de profiter d’abord et avant tout aux hommes, les baisses d’impôts des entreprises entraînent pour le gouvernement des pertes de revenus qui entravent l’accès à des services critiques destinés surtout aux femmes.

La part des revenus et de la richesse des femmes dans le monde des entreprises est négligeable : à peine 10 pour cent des chefs de direction des 500 plus grandes entreprises sont des femmes et seulement 17 pour cent des postes de gestion sont occupés par des femmes.  Les femmes possèdent un maigre 30 pour cent des actions des sociétés.

Le budget fédéral n’a rien fait pour améliorer la vie des femmes et des filles. Dans bien des cas, il l’a même empirée. Le fédéral doit jouer un rôle dans l’atteinte de l’égalité pour les femmes. Mais notre gouvernement a abdiqué ses responsabilités à cet égard.