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Le gouvernement du Canada tente de court-circuiter les progrès cruciaux dans le dossier du droit de la personne à l’eau et à la salubrité, dans le cadre d’une rencontre internationale à venir. Il maintient donc son opposition de longue date à ce droit fondamental.

Le SCFP et le Conseil des Canadiens ont appris que des représentants du gouvernement canadien ont bloqué l’inclusion, dans l’ébauche de la Déclaration ministérielle du 6e Forum mondial de l’eau, de clauses importantes où les pays se seraient engagés concrètement à respecter le droit à l’eau et à la salubrité.

Selon une déclaration d’Amnistie Internationale et de WASH United[en anglais seulement], lors d’une séance préparatoire au Forum mondial de l’eau, le Canada et une poignée d’autres pays ont réussi à faire rayer des clauses qui affirmaient directement le droit des personnes à l’eau et à la salubrité. Le FME aura lieu à Marseille, en France, du 12 au 17 mars.

Avant que le gouvernement canadien ne dilue la déclaration, celle-ci correspondait aux résolutions du Conseil des droits de l’homme, de l’Assemblée générale et de l’Assemblée mondiale de la santé des Nations unies. Ces résolutions, qui affirment le droit de tous à l’eau et à la salubrité, sont contraignantes en vertu du droit international; elles exigent des pays comme le Canada qu’ils mettent en place un plan d’action national afin que tous leurs habitants aient accès à de l’eau potable et à des services d’assainissement.

Selon des experts qui ont étudié la version allégée de la déclaration ministérielle, celle-ci ajoute des échappatoires pour les pays qui, comme le Canada, souhaitent se soustraire à leur obligation financière de garantir ce droit. Bien qu’elles soient insérées dans une déclaration non contraignante, les nouvelles clauses s’éloignent dangereusement d’un engagement catégorique envers un droit inaliénable à l’eau et à la salubrité que des pays pourraient ensuite être tenus de respecter. La crise actuelle de l’eau potable et de l’assainissement de l’eau illustre à quel point ce droit n’est pas respecté.

« Cette nouvelle est typique de l’absence de transparence qui règne au Forum mondial de l’eau, où les politiques sont débattues à huis clos, soutient Maude Barlow, présidente nationale du Conseil des Canadiens. Le Canada nous offre ici l’exemple d’un pays utilisant le Forum mondial de l’eau, un forum non démocratique organisé par les multinationales de l’eau, afin de saper ce qu’a accompli l’Assemblée générale des Nations unies. »

« Ce droit fondamental ne doit laisser aucune place à l’interprétation ou à la dilution, ici ou ailleurs, affirme Paul Moist, président national du SCFP. Quelle honte! Les résolutions de l’ONU donnent aux Canadiens un outil puissant avec lequel forcer le fédéral à investir un financement essentiel pour mettre fin à la crise de l’eau qui sévit dans plusieurs communautés autochtones. Il est temps pour le Canada d’assumer ses responsabilités financières et sociales en ce qui a trait au droit à l’eau potable, en vertu du droit international. »

Le Conseil des Canadiens, le SCFP et d’autres organismes et individus canadiens se rendent à Marseille pour intervenir au forum et participer au Forum alternatif mondial de l’eauqu’organisent des groupements de la société civile mondiale. Le SCFP et le Conseil demandent au gouvernement canadien de reconnaître le droit humain à l’eau et à la salubrité, puis de remplir son obligation internationale en respectant ce droit au Canada.

Le Conseil des Canadiens, le SCFP et d’autres membres du mouvement mondial de justice dans la question de l’eau interpelle les états membres de l’ONU pour qu’ils instaurent le droit humain à l’eau et à la salubrité, puis qu’ils sortent du Forum mondial de l’eau le débat sur une politique internationale de l’eau pour le porter dans un forum public, transparent et démocratique, sous les auspices des Nations unies.