Message d'avertissement

Attention : cette page est tirée de nos archives. Il se pourrait que notre site Internet contienne des informations plus récentes sur ce sujet. Pour le savoir, utilisez notre moteur de recherche.

Cet article est d’abord paru dans Santé et sécurité mise à jour, une publication du SCFP national. Pour voir d’autres articles ainsi que de l’information sur les thèmes de lasanté et sécurité, cliquez ici pour accéder aux numéros précédents ou abonnez-vous aux éditions courriel.


L’usage et l’exportation de l’amiante semblent perdre des appuis depuis la récente reduction par le gouvernement federal du financement de l’Institut du chrysotile, un groupe de pression de l’industrie de l’amiante.

Ces compressions financières ont été rendues publiques dernièrement, lorsque les prévisions de dépenses 2011-2012 ont été débattues à la Chambre des communes.

L’Institut du chrysotile est inscrit au registre des lobbyistes et fait la promotion de l’extraction, de l’utilisation et de l’exportation de la variété chrysotile de l’amiante, prétendant qu’une réglementation adéquate en permet l’usage sécuritaire. Pourtant, la majorité des experts et des agences de santé, ici et ailleurs dans le monde, s’entendent pour confirmer le caractère cancérigène de cette substance et les risques mortels de son exploitation et de son usage.

Entre-temps, au Québec, la Confédération des syndicates nationaux (CSN), qui représente 300 000 travailleurs dans la province, a annoncé qu’elle retirait son soutien à l’industrie de l’amiante.

Dans une déclaration rapportée par le quotidien montréalais The Gazette, la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, a dit que son organisation a changé sa position, et que la vie d’aucun travailleur ne devrait être sacrifié pour un emploi.

L’appui à l’industrie canadienne de l’amiante faiblit.  Dernièrement, la CSN a adopté une résolution exigeant du gouvernement libéral du Québec qu’il annule un prêt de 58 millions de dollars destiné à des investisseurs projetant l’ouverture d’une nouvelle mine qui fournirait de l’amiante pendant encore 25 ans.

Les gouvernements du Québec et du Canada ont continué à soutenir activement l’exploitation de la seule mine d’amiante encore en activité au Canada.

Bien que le Canada n’utilise à peu près plus l’amiante, il en envoie des tonnes dans les pays en développement. On estime que l’amiante cause la mort d’environ 110 000 personnes par année dans le monde. Les maladies reliées à l’amiante sont toujours au premier rang des causes de mortalité dans l’industrie au Canada. Malgré cela, tous les grands partis politiques au Québec maintiennent leur appui à cette industrie.

Alors que de nombreux syndicats de tout le Canada réclament l’interdiction totale de l’exportation, de l’utilisation et de l’usage de l’amiante, plusieurs de leurs homologues québécois se montrent plus réticents à se rallier à ce mouvement et soutiennent ouvertement l’exploitation minière ou restent silencieux.

Le SCFP et le BAC ou Bannir l’amiante au Canada (un organisme sans but lucratif, géré par des bénévoles, composé de coalitions syndicales, de groupes de santé publique, d’environnement et de défense des droits de la personne, d’universitaires et d’experts scientifiques et surtout de citoyens engagés, de victimes et de leurs familles) demandent l’arrêt definitive de l’exploitation des mines d’amiante au Canada et la mise en place de mesures transitoires équitables pour les quelque 400 travailleurs touches et leurs collectivités.

Anthony Pizzino, directeur du Service de la recherche et de la santé et de la sécurité au SCFP, qui est aussi membre de BAC, s’est exprimé sur cet enjeu : « C’est une très bonne nouvelle et un grand pas en avant. Nous espérons que de nombreux autres syndicates emboîteront le pas à la CSN et cesseront de soutenir tacitement cette industrie toxique. Mais nous devons aussi emeurer vigilants afin d›éviter que le gouvernement fédéral, sous les pressions ravivées de l’Institut du chrysotile, ne rétablisse son financement. »

« Même si ces faits nouveaux reflètent un lent progrès, nous pouvons faire plus. Le SCFP et le BAC continuent de réclamer des gouvernements canadien et québécois qu’ils mettent un terme aux subventions de l’industrie minière du Québec et définissent des mesures de transition appropriées pour aider ceux qui seront affectés par les fermetures. »

Nous continuons à suivre de près l’évolution de ce dossier. Prenez connaissance des plus récentes nouvelles sur l’amiante au Canada à scfp.ca/amiante. Vous pouvez aussi visiter le site Web de BAC à www.bacanada.org.