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VICTORIA – La salle était bondée à la deuxième assemblée publique des citoyens du District régional de la capitale, qui voulaient faire connaître leur point de vue sur le contrat du traitement des égouts. Le 10 mars, le comité sur la gestion des déchets liquides du secteur central a entendu des résidents de tous les secteurs de la société affirmer avec énergie qu’ils ne veulent pas que les services de traitement des égouts soient confiés au secteur privé par l’entremise d’un partenariat public-privé (PPP).

Don Cameron, président des conducteurs d’équipement de l’île de Vancouver (Vancouver Island Equipment Operators), a supplié le DRC de rejeter le modèle du PPP et toute approche mixte ou hybride du même type qui mènerait à la privatisation du réseau, fut-elle partielle. Pour lui, « l’entreprise locale est une bonne affaire ».

L’organisation de Don Cameron invite ses membres à écrire au DRC pour le convaincre de choisir l’option publique pour le traitement des égouts. Il se joint ainsi à beaucoup d’autres gens d’affaires locaux qui soutiennent que les PPP ne sont pas une bonne affaire pour les entreprises locales.

Craig Ashbourne qui, à 26 ans, était la plus jeune personne présente, a grandi un peu à l’extérieur de Hamilton. Il parlé de l’expérience désastreuse de cette ville avec les égouts en PPP. Loin de trouver l’affaire fabuleuse à laquelle ils s’attendaient en se tournant vers le privé, les conseillers municipaux de Hamilton ont plutôt subi une décennie de piètres services, d’échanges de contrat, de déversements d’égouts et de problèmes environnementaux.

Rob Fleming, député néo-démocrate et ancien conseiller municipal de Victoria, a expliqué que les administrateurs du DRC sont aux prises avec une ingérence sans précédent du gouvernement provincial dans un projet local. Qualifiant la situation de bon exemple de « queue qui commande la tête », Rob Fleming a demandé « dans quel autre modèle d’affaire un partenaire possédant un tiers peut-il déterminer l’ampleur et la conception d’un projet entier? »

Quelques intervenants ont parlé de l’importance des services publics pour les jeunes et pour leurs propres enfants. Helen Hughes, résidente de Victoria, a souligné que les jeunes de la région devraient avoir leur mot à dire afin de ne pas se retrouver enfermés dans une mauvaise entente de plusieurs décennies qui leur échappera totalement.

Blair Redlin, recherchiste au SCFP, a parlé des implications commerciales négatives des PPP, citant le dernier avis juridique rédigé par l’avocat expert en commerce Steven Shrybman.

La coordonnatrice de la campagne « Keep It Public », Kim Manton, a parlé de son expérience de trois ans de lutte en faveur du traitement public des égouts. Elle a commencé par la réunion de septembre 2007 à laquelle les administrateurs du DRC ont appuyé un PPP pour la tour des patients de l’hôpital Royal Jubilee pendant que tout le monde regardait ailleurs. « Mais cette fois-ci, c’est différent », a-t-elle averti. Le DRC a plus qu’assez de preuves et de données provenant du monde entier montrant que les PPP sont inefficaces, en plus de voir à chaque réunion des salles pleines de citoyens engagés. Elle a aussi fait remarquer que le DRC peut savoir « sans l’ombre d’un doute » ce que veulent les résidents qui, en plus d’être témoins de la décision, se feront un devoir de la communiquer. « Cette fois, vous avez la possibilité de nous représenter en toute confiance », a conclu Mme Manton.

John Luton, conseiller municipal de Victoria, a déclaré pour sa part que les services publics doivent rester entre les mains du secteur public. « Si quelque chose ne va pas », a-t-il expliqué en citant l’exemple de l’effondrement de la géante des assurances AIG aux États-Unis et du bouleversement que èa situation a créé pour les réseaux de transport de l’État qui avaient conclu des PPP, « le propriétaire et exploitant public se dit : “Je dois réparer cela rapidement pour que mes actionnaires obtiennent le service pour lequel ils ont payé”. Mais l’exploitant privé se demande : “Est-ce que c’est dans mon contrat?” »

La soirée s’est terminée sur une prestation de la « raging granny » Fran Thorburn qui a fait écho aux craintes des nombreuses personnes qui pensent que si le traitement des égouts est privatisé, la prochaine cible dans la mire des entreprises privées sera l’eau potable.

La prochaine réunion du comité de gestion des déchets liquides du secteur central aura lieu le 24 mars. Les conseillers voteront alors pour un système public ou privé.

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