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Les cols bleus de Montréal haussent le ton et montent d’un cran leurs moyens de pression. Sans contrat de travail depuis plus de deux ans et demi, ils en ont plus qu’assez de l’immobilisme de la Ville à la table de négociations.

Aujourd’hui, leur syndicat fera parvenir au ministère du Travail un avis de grève rotative, qui débutera le 25 janvier prochain pour se terminer le 5 mars. Le principe de cette grève est simple, mais il s’agit d’une première sur l›île de Montréal. La Ville compte 19 arrondissements et des services centraux. Les employés manuels vont débrayer, à tour de rôle, en commençant par l’arrondissement Ville-Marie, pour un cycle de 20 jours qui sera répété deux fois, jusqu’à la fin prévue de la grève, le 5 mars. «Ainsi, on maximise l’impact sur l’administration municipale tout en minimisant les conséquences pour les citoyens. On le maintient, on ne veut pas prendre la population en otage, mais il faut que ça bouge, on est patients, mais ça suffit», explique le président Michel Parent.

Pour le syndicat, le principal enjeu est le recours abusif à la sous-traitance. «Malgré les beaux discours de la Ville sur le bon travail des cols bleus, dans les faits, on assiste à un effritement constant des services publics municipaux, indique Michel Parent. Dans certains arrondissement, si laisse les choses aller, tout ira au privé, il n’y aura plus de cols bleus. Autant mettre la clé sous la porte!» Par exemple, dans des arrondissements comme Ville-Marie, 70% du déneigement des rues est effectué par le privé, ce qui coûte 30% de plus que les services à l’interne.

En plus de flouer le contribuable, le recours au privé est une porte ouverte au patronage, à la collusion et aux cadeaux aux amis du parti au pouvoir. Le syndicat rappelle que la série de scandales qui ont éclaboussé l’administration Tremblay au cours des derniers mois étaient tous reliés à la sous-traitance et à la privatisation de certaines activités. Pour le syndicat des cols bleus, il faut que la Ville retrouve les moyens d’agir et de remplir sa mission par elle-même. Pour les travailleurs, cela signifie la confirmation du statut de permanents pour 600 d’entre eux qui travaillent à temps plein depuis des années, mais qui ont toujours le statut d’auxiliaires. «Ainsi, on protège nos emplois et le service public, et on érige une barrière pour empêcher la privatisation de notre ville», de conclure Michel Parent.